L'Athletic se reconstruit (première partie)
- Le 28/07/2013
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Alors que la défense basque était largement critiquée l'an dernier, le club de Bilbao tente de remédier à ce problème et ont récupéré Iago Herrerin au poste de gardien après son prêt à Numancia ainsi que le latéral Mikel Balenziaga à Valladolid et réussit à prendre libre aux dépends du FC Seville et Valence, le désormais ancien défenseur central d'Elche, Xabi Etxeita.
Si Iago s'impose certes match après match comme le gardien numéro 1, c'est aussi et surtout tout un nouveau système défensif mit en place par Valverde qui a permis à l'Athletic de garder ses cages inviolées durant ses 3 matchs face aux équipes de Bundesliga de l'Eintrach Braunschwieg, d'Hoffeinheim et de Fribourg.
L'ère Bielsa
Sous les ordres de l'entraineur argentin, l'approche défensive de l'équipe était synonyme de marquage individuel. Malheureusement, si Amorebieta pouvait grâce à son expérience, monter le bloc, le rendre plus compact, pour ses remplaçants -mis à part Ekiza dans une moindre mesure- il n'en est pas de même et la rupture que cherchait El loco dans le jeu offensif, allait vite devenir problématique.
Composition de base des deux dernières années :
----------------------------------------Iraizoz
Iraola---------Ekiza/Javi Martinez----------------San Jose/Amorebieta----------Aurtenetxe
---------------------------------------Iturraspe
-----------------------------------------------------Ander Herrera
-------------------------------DeMarcos
-----Susaeta----------------------Aduriz/Llorente--------------------------Muniain
Durant la montée de latéraux, en 2011/2012 notamment, Iturraspe venait s'intercaler entre les 2 défenseurs centraux qu'étaient en général Javi Martinez et Amorebieta. Si le natif de Caracas permettait de par son expérience à jouer le patron de défense, le joueur d'Aiegui notamment, permettait grâce à ses montées balle au pied et a sa relance d'en faire de même, en plus d'aider à la construction du jeu et partageant le rôle d'Iturraspe en apportant un soutien à Ander (Herrera). Ainsi, les montées de De Marcos permettent d'apporter le surnombre en attaque sans que cela ne devienne problématique.
De plus si Iraola était amené a monter régulièrement, combinant superbement avec Susaeta notamment, Aurtenetxe, central de formation, resté lui plus discret sur ce plan là et Muniain, moins vertical que Susaeta, combinait d'avantage avec l'entre jeu.
Phase de construction :
-----------Javi Martinez----Iturraspe----Amorebieta
↓ ↓ Aurtenetxe
Iraola----------------------------Ander
-----------------------------------DeMarcos--------------- ← Muniain
↓ ↓
----------Susaeta-------------Llorente
Le "problème De Marcos" :
Aujourd'hui, les montées de De Marcos, -l'ancien d'Alaves se plaçant même sur la même ligne que les attaquants- deviennent problématiques. Alors que le club doit faire face aux départs de Javi Martinez et Amorebieta, déjà ailleurs, Aurtenetxe après sa première saison complète en tant que professionnel et Muniain vont passer une année catastrophique remet alors en cause toute la stratégie défensive et créative. La défense restait basse, la relance aussi timide que difficile dans un entre jeu déserté, avec un Iturraspe habituel relayeur toujours inconstant dans ce qui était pour lui l'année dernière un tout nouveau poste, Ander devait alors revenir chercher les ballons bien bas; créant ainsi, malgré lui un véritable no man's land.
----------------Ekiza---------Iturraspe----------San Jose
--------------------------------Ander--------------------------------Aurtenetxe
Iraola __________________NO MAN'S_________________
--------___________________LAND________________________Muniain
-----------------------------De Marcos
↓
-------Susaeta----------------Aduriz
Une plaie pour la construction des actions, condamnées à passer par les ailes, une aile même, si on compte l'état de forme des deux protagonistes du côté gauche.Une aile droite qui pourtant, fonctionnant toujours aussi bien, allait elle aussi accentuée les déséquilibres. En combinant Susaeta et Iraola, se retrouvaient sur la ligne d'attaque et désertés eux aussi le milieu de terrain, laissant un peu plus, l'équipe se couper en deux.
Que faire ? Laisser Ander devant être au four et au moulin ? Impossible pour un seul joueur. Quand celui-ci était à la base des actions, la construction se trouvait difficile, quand il était dans la phase de conclusion, il laissait un espace encore plus grand derrière lui. Le seul espoir ou presque de l'équipe était d'espérer un jour où Iturraspe puisse faire seul ce que l'an dernier il faisait avec Javi Martinez.
Un état de fait qui expose l'équipe à laisser de l'espace aux contres attaques adverses ne laissant sur le reculoir qu'au mieux 4 joueurs dont certains ne sont même pas défenseurs.
Le "problème San Jose" :
Si ceux-ci, arrivaient à contenir les contre-attaques adverses jusqu'à que le bloc se reconstitue, se mettait alors en place le marquage individuel. Les milieux de terrains et défenseurs centraux même, sortant sur le porteur du ballon en laissant un libéro couvrir. Malheureusement, San Jose, cas le plus criant ne se montrera pas à son aise. Lourd, il n'était pas assez prompt sur le ballon ou son porteur et se laissait souvent devancé par ses vis à vis laissant derrière lui le décalage se faire.
---------------------------------Iraizoz
Iraola--------------Ekiza-----------------Zone désertée-------Aurtenetxe
X²
------------------------------Iturraspe--------------SanJose
X
3éme but de Carlos Vela
Laissant à l'attaquant adverse ( X² ) (ou ailier ou milieu qui plonge) une ouverture. Ne jouant jamais la ligne du hors-jeu sous les ordres du natif de Rosario, Ekiza étant de plus d'avantage stoppeur que libéro, la ligne n'était jamais suffisamment compacte pour pouvoir réduire tous les espaces. Tout ceci aussi dû à un manque d'automatismes tant la paire de centraux a changé durant cette saison.
Laporte, nouveau Javi Martinez :
Alors qu'Amorebieta est toujours blessé, après l'échec manifeste de Mikel San Jose à ce poste, Gurpegui et Iturraspe, tous les deux milieux de terrain s'y essaieront pour des résultats à peine plus convaincants. Finalement, Aymeric Laporte passé au Bilbao Athletic à l'été passera en équipe première. Vite, la paire avec Ekiza se formera; dès lors, il apportera à cette équipe ce qui lui manquait, un défenseur central pouvant porter la balle, percer une ligne, tout en sachant être agressif sur le porteur du ballon. Un semblant d'équilibre est alors trouvé et l'équipe qui prenait en moyenne 2 buts / match, n'en prendra qu'un en 2 matchs après la trève de l'hiver pour 2 matchs nuls et une victoire (1.1 contre le Betis, 3.0 contre l'Atletico). Malheureusement, Ekiza se blessera durant le remake de la finale de l'Europa League 2012 et les zurigorriak replongeront dans leurs travers.
Enfin, encore plus significative, la série au retour du défenseur navarrais où le club gagnera 3/4 matchs sur le score de 1.0 contre Osasuna, Valence ou Grenade et perdant sur le même score contre Getafe. Malheureusement, Laporte et sa jeunesse lui feront prendre un rouge contre le nouveau FC Seville d'Unaï Emery, mettant en difficulté son équipe qui perdra 2.1 à Sanchez Pizjuan avant d'amener une équipe des plus diminuées s'incliner 3.0 contre le Real Madrid, l'agennais reviendra pour le match nul 1.1 contre le Deportivo la Corogne avant de se blesser jusqu'à la fin de la saison.
Une saison où le club basque sera toujours à 3 points de l'Europe à l'avant dernière journée avant finalement de finir à la 12éme place, de quoi laisser énormément de regrets et de frustration.
Débuts de l'ère Valverde
Plus que les joueurs achetés, c'est surtout la nouvelle façon de défendre qu'il faut mettre en avant. L'ambition d'avoir la possession du ballon, du terrain, de dominer reste intact, matérialisée, elle par l'achat de Benat, la grande différence entre Valverde et Bielsa se situe au niveau défensif, Ander le dit, Susaeta le confirme.
Alors que le club biscayen avait commencé par écraser 6.1 la modeste équipe de Bermeo pour un match à but caritatif, il avait ensuite plié bagage pour l'Autriche, ses montagnes et sa chaleur étouffante estivale pour un stage au début duquel il battra le promu de Bundesliga, Eintrach Braunschwieg 4.0.
Pendant la semaine de préparation passée à Leogang, des débuts de réponses se sont présentés. Si Valverde avait opté avant les trois premiers matchs a changé de 11 à la mi-temps, il attendra, cette fois-ci l'heure de jeu de contre Fribourg 5éme du dernier exercice. Preuve, d'une préparation physique en bonne voie. Pour autant, ce qu'on pourrait attendre comme 11 titulaire ne s'est toujours pas détaché et les différents 11 sont mélangés entre "titulaires" et "remplaçants", pas aider par les blessures durant le stage d' Iraizoz, De Marcos, Muniain ou l'absence d' Aymeric Laporte parti au championnat d'Europe -19.
Néanmoins, nous avons pu apprécier ce qui est devrait être LA nouveauté de ce nouvel Athletic.
L'aspect défensif
Le bloc, plus compact, tient une ligne fixe de 4 derrière, qui a la perte du ballon joue la couverture. Le pressing se fait au niveau du milieu de terrain et même de l'attaque principalement, dans un 433 ressemblant à un 4141. Les ailiers, agressant le porteur du ballon, le serrant de plus en plus vers la ligne de touche, le milieu le plus proche ferme la porte à la solution latérale, pendant que la pointe attend le possible retrait, contraignant ainsi l'équipe à reculer toujours plus.
--------------------------------------X
---------------------X-----------X-----------X---------X
---------------------------------------------X
-------------------------------------------------O------O
--------------------X--------------X-------------X----X
------------------------------------------------X---------O
--------O-------------------O-----------------O
Quand l'équipe refait passer le ballon de l'autre côté, le bloc coulisse, en 2 lignes distinctes si le milieu défensif en retrait a du s'employer et/ou venir resserrer les espaces. l'ailier prend alors le rôle de l'harceleur. Tant est si bien, qu'il est alors possible de voir un 442 à plat se former.
Malgré le fait de voir cela de mieux en mieux, l'équipe ayant récupéré le ballon haut parmi ses matchs, aboutissant à des buts marqués ou occasions chaudes. Il reste bien des choses importantes, à travailler, si des " Ahora, ahora ! " ( maintenant ! maintenant ! ) ou encore " Aupa Kike ! " cris encourageant Kike Sola dans ses nouveaux efforts se font entendre, sur les bords de touche pour apprendre ce nouvel aspect de mieux en mieux compris, le rôle de la ligne de défense reste encore à observer.
En effet, il a déjà été vu un trop grand espace entre la défense et la ligne de 4 alors formée allant d'un côté à l'autre. Une chose à régler nécessairement, tant elle facilite et d'autant plus dans une phase de replacement de pouvoir trouver un joueur libre de tous marquages dans cette zone décisive.
De plus, il serait impensable, que l'ailier, prenant le rôle de l'harceleur, laisse un trou non comblé par un latéral.
2min12. En somme, un travail à effectuer pour arriver à un résultat qui a déjà porté ses fruits.