David Moyes, le nouveau patron de Manchester United
- Le 10/05/2013
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C'est donc officiel, dès le lendemain de l'annonce qui a bouleversé le paysage footballistique européen avec la retraite de Sir Alex Ferguson on apprend que c'est David Moyes qui prendra la succession du boss de Manchester United depuis 27 ans. Une question se pose alors : pourquoi ? Pourquoi ce nobody venant d'Everton quand des noms ronflants semblent disponible où enclin à quitter leurs clubs comme particulièrement Mourinho, Ancelotti ou encore Heynckes ? Et qui est ce David Moyes ?
Les exploits en divisions inférieurs.
C'est au terme d'une carrière de footballeur discrète au poste de défenseur qui lui valu tout de même de remporter un titre de champion d'Ecosse avec le Celtic le club de ses débuts, que David Moyes finit par évoluer à Preston North End en 3ème division anglaise (Second Division). Il y jouera de nombreuses saisons avant que le club ne décide en janvier 1998 de lui confier les rennes d'une équipe alors grandement menacé par la relégation.
Le succès est immédiat : sous ses ordres Preston remonte la pente, termine à la 15ème place et assure son maintient. L'année suivante il hisse son équipe jusqu'à la 5ème place synonyme de playoffs pour la promotion mais y échoue, mais ce n'est que parti remise car la saison 1999-2000 voit le sacre du Preston North End en Second Division. Pour sa première expérience en Championship les hommes de David Moyes impressionnent et se qualifient directement en playoffs pour accéder en Premiere League en terminant au pied du podium. S'ils n'en sortent pas vainqueur en échouant en finale face à Bolton, l'ascension rapide du club depuis sa prise en main par Moyes est remarquée et c'est à lui que penseront les dirigeants d'Everton la saison suivante pour les sortir de la zone rouge et les sauver d'une relégation qui leur tend les bras.
La stabilité avec Everton.
Everton n'est alors plus le club victorieux des années 80, n'a connu la première partie de tableau qu'une seule fois en dix ans et c'est donc avec une nouvelle mission de maintient que David Moyes débarque dans son nouveau club en Mars 2002. Et comme avec Preston celle-ci est un succès puisqu'il remonte le club à la 15ème place du championnat.
Le jeune entraineur va alors connaître des hauts et des bas. La saison suivante est un mini exploit puisque Everton créer la surprise en finissant à la 7ème place, son meilleur classement depuis 7 ans et Moyes sera élue entraineur de l'année par ses paires à 40 ans. Mais son équipe déçoit l'année d'après et ne se maintient que de 6 points. Puis au terme d'une saison exceptionnelle ils se qualifient au tour préliminaire de la ligue des champions avant de s'y faire éliminer par Villareal, futur demi-finaliste de la compétition, et de conclure la saison par une quelconque 11ème position au classement.
Par la suite et malgré un budget limité, David Moyes va parvenir à installer durablement Everton dans les huit premières places d'un championnat qui est en train de devenir le plus compétitif du monde avec la puissance de son Big4 et la monté de Manchester City.
Et c'est même en bon successeur de Ferguson qu'il va quitter son club avec la satisfaction d'être passé devant Liverpool, son prestigieux rival, dans l'organigramme actuel de la Premiere League.
Le successeur de Sir Alex Ferguson.
Mais cette fois ci pas de mission de sauvetage, le voilà au contraire dans l'équipe la plus stable de Premiere League, mais la pression n'en est pas moins grande, bien au contraire puisqu'il est désormais à la tête d'une équipe qui s'est stabilisée dans les deux/trois première place du championnat depuis une vingtaine d'années. La pression est d'autant plus forte qu'en plus d'avoir une obligation de résultats extrêmement exigeante et il va devoir subir la comparaison avec son illustre prédécesseur Sir Alex Ferguson.
Ferguson, l'homme qui a passé 27 glorieuses années à mener Manchester United aux sommet de l'Europe. L'entraineur de tous les records, celui qui a transformer le football anglais par son professionnalisme et son jeu et l'a tyrannisé par ses résultats. Ferguson 13 fois champions d'Angleterre, double vainqueur de la ligue des champions, triomphateur d'un nombre incalculable de coupes nationales. Sir Ferguson anoblie par la reine après son triplé historique et tout ça avec le même club qui n'avait plus connu la gloire depuis les Busby babe dans les années 50 et 60.
Sans remettre en doute ses compétences qu'il a démontré dans ses précédents clubs David Moyes, du haut de son seul titre en troisième division et de sa totale inexpérience européenne, était-il vraiment le meilleur choix possible pour prendre la suite d'un tel homme ?
Manchester United un club à part.
Si Manchester United se différencie de la plupart des grands clubs européens c'est bien par ses valeurs. Alors que beaucoup de clubs émergent plus ou moins récemment à coup d'investisseurs incontrôlés comme ont pu le faire avant eux certaines véritables institutions du ballon rond pour se développer ou se maintenir au sommet, c'est au mérite que United s'est construit et s'est pérennisé.
Que ce soit avec Matt Busby ou Ferguson Manchester à fait confiance à de jeunes entraineurs talentueux et peu connu et a fait preuve de patience en dépit de période difficile comme les débuts de Sir Alex. Ces deux hommes ont connu le succès certes en recrutant intelligemment mais en s'appuyant toujours sur la formation et la jeunesse et c'est en inculquant à ses joueur le respect de l'histoire du club, le goût de l'effort et le don de soi que le Gaffer écrit sa légende. Et si le club a atteint cette puissance économique c'est au seul prix de ses résultats et de sa propre gestion, sans avoir recours à quelconque mécènes.
Le choix David Moyes s'inscrit véritablement comme celui de la continuité et pas seulement parce qu'il est écossais. Mais lui qui s'est imposé depuis la Second Division jusqu'en haut de la Premiere League par son seul talent, qui n'a jamais hésité à lancer des jeunes comme Wayne Rooney, qui a eu su maintenir sur le long terme son équipe à un haut niveau et qui connait par cœur le football anglais ne s'impose t-il finalement pas comme une évidence ?
Les entraineurs bling-bling et instables et ceux à qui on ouvre les portes des grands club sans raison, si ce n'est celle d'avoir été un joueur connu, ce n'est pas pour Manchester United.
Ce choix sonne comme l'apologie du mérite et du respect des valeurs.