Angleterre 1-2 Italie

Après la confrontation spectaculaire entre l'Espagne et les Pays-Bas, l'Italie et l'Angleterre s'affrontaient dans des conditions particulières à Manaus pour la deuxième affiche de ce Mondial brésilien. Une réplique du quart de finale du dernier Euro qui a tenu toutes ses promesses en terme d'intensité et d'occasions, malgré un climat difficile.

Au coup d'envoi, l'Italie doit faire face au forfait de Buffon après ceux de Montolivo et De Sciglio. Prandelli présente donc un 4-5-1 hybride, avec Sirigu dans les buts, Darmian à droite, Chiellini adapté à gauche et une charnière inédite Barzagli-Paletta. Milieu dense et technique avec De Rossi, Marchisio, Pirlo, Verratti et Candreva, appuyant Balotelli seul en pointe. Hogdson réplique avec un 4-2-4 très offensif : Hart gardien pour diriger la défense attendue Johnson-Jagielka-Cahill-Baines. Doublette Gerrard-Henderson au milieu, et un impressionnant quatuor Welbeck-Rooney-Sterling-Sturridge devant. Une Angleterre très teintée de Red, puisque pas moins de cinq joueurs titulaires évoluaient à Liverpool.

Ce sont tout de suite les Three Lions qui appuient sur l'accélérateur avec une magnifique frappe de Sterling des trente mètres qui finit d'un rien à l'extérieur des filets. Tout de suite après, c'est Henderson qui s'essaie de loin et oblige Sirigu à détourner en corner. L'Italie contrôle le ballon, mais n'arrive pas à se créer de véritable occasion de but, et les accélérations des attaquants anglais (Sterling surtout) donnent des sueurs froids à la défense. Au quart d'heure de jeu, une mauvaise relance de Paletta permet à Sturridge de flirter avec le poteau gauche. Finalement, c'est Candreva qui tire le premier, de loin aussi, Hart dégageant des poings avec peu de sérénité. Balotelli envoie lui aussi une frappe lourde, au-dessus.

À la demi-heure de jeu, l'Angleterre se procure une énorme occasion. Welbeck déborde sur le côté droit et centre devant le but. Barzagli tacle le ballon in extremis et Sturridge n'arrive pas à le reprendre de la tête d'un rien. La réaction italienne ne se fait pas attendre : sur un corner joué à deux, Pirlo laisse intelligement filer le ballon pour Marchisio, complètement seul dans l'axe. À l'entrée de la surface, le Principino ajuste Hart d'une frappe tendue croisée. 0-1, l'Italie ouvre le score malgré les frayeurs.

Mais là encore, on va d'un but à l'autre : Rooney est oublié par Darmian sur le côté gauche. L'attaquant des Red Devils accélère et sert Sturridge devant le but, laissé complètement seul par Paletta. Le jeune attaquant de Liverpool n'a plus qu'à pousser le ballon au fond. 1-1, la réaction est immédiate. L'Italie tente de reprendre l'avantage en fin de première période. D'abord, Pirlo sert magnifiquement Balotelli sur le côté gauche de la surface. Hart fait une sortie hasardeuse, et Super Mario tente un lob génial, dégagé sur la ligne par Jagielka. Candreva, servi par Marchisio, trouve ensuite le poteau sur une frappe dans la même zone. Fin d'une magnifique première mi-temps.

Au retour des vestiaires, c'est tout d'abord Sturridge qui emploie Sirigu d'une autre frappe lourde devant la surface. Mais à la 50ème minute, Darmian sert Candreva sur le côté. Le laziale se débarrasse de Baines avec une feinte et centre parfaitement au second poteau pour Balotelli, qui n'a plus qu'à ajuster Hart de la tête. 1-2, l'Italie prend l'avantage grâce à son attaquant vedette.

Suite à ce but, l'Angleterre s'installe dans la moitié de terrain italien et multiplie les centres et les frappes de loin. Rooney frôle le poteau, tout comme Sturridge. Mais le climat tropical se fait sentir plus particulièrement chez les Three Lions, et le vif Sterling ou le briscard Gerrard en souffrent beaucoup. Thiago Motta remplace un Verratti discret mais propre ce soir. Rooney, encore lui, se procure une énorme occasion dans la surface, mais sa frappe trop tendue passe encore à côté de la cage de Sirigu. L'Italie réagit avec un nouveau centre de Candreva, mais Balotelli est trop court. Ross Barkley, à peine entré à la place de Welbeck, oblige Sirigu, excellent ce soir, à un autre arrêt.

L'intensité baisse de plus en plus à Manaus et les joueurs sont épuisés dans le dernier quart d'heure. Wilshere et Immobile font leur entrée à la place d'Henderson et Balotelli, élu homme du match. L'Angleterre ne devient plus dangereuse que par phases arrêtées, mais Sirigu est impérial lors de ses sorties sur corner et les coup-francs de Baines et Gerrard ne trouvent pas le chemin des filets. Les derniers changements sont Parolo pour Candreva et Lallana pour Sturridge, Hogdson laissant donc Sterling et Gerrard épuisés et en crampes sur le terrain. Finalement, la dernière occasion du match est pour Pirlo, qui trouve la barre transversal sur un magnifique coup-franc flottant des vingt-cinq mètres dans le temps additionnel.

L'Italies s'impose donc 1-2 dans le premier choc du groupe D, le groupe de la mort. Combiné à la victoire surprise 3-1 du Costa Rica sur l'Uruguay, ce succès permet aux Italiens d'envisager la qualification pour les huitièmes avec optimisme. Prandelli peut également être satisfait de la prestation de ses hommes et de leur adaptabilité tactique et climatique. Pour l'Angleterre, beaucoup de regrets pour toutes ces opportunités en or manquées, mais il reste la certitude de pouvoir bien faire et d'avoir encore les moyens de passer le tour.