24ème journée de Serie A

La course-poursuite continue en tête

Dans la course pour le titre, la Juve recevait le Chievo afin d'effacer le nul décevant face à l'Hellas Verona la semaine dernière. Paul Pogba, "puni" par Antonio Conte, prenait place sur le banc au profit d'un retrouvé Claudio Marchisio. La Vecchia Signora prend tout de suite les devants grâce à un but splendide d'Asamoah à la 17' minute sur une frappe de loin. C'était ensuite autour de Marchisio, justement, de doubler la marque à la demi-heure de jeu en exploitant un ballon relâché par Agazzi sur un coup-franc de Pirlo. Au retour des vestiaires, les clivensi parviennent à rouvrir le match avec un autogol évitable de Caceres, mais Llorente reporte tout de suite l'avance des leaders à deux buts sur corner. La fin de match se finira assez tranquillement pour les bianconeri. À noter un évènement qui a fait polémique, les nombreux sifflets récoltés par Giovinco lors de sa sortie. Une nouvelle fois décevante, la Formica Atomica semble de plus en plus en rupture avec ses tifosi.

La Roma ne pouvait donc pas se permettre de perdre des points puisque le retard était monté à 12 longueurs (avec toujours ce match en moins), d'autant en plus que le peuple romanista attendait une réaction après la cuisante défaite à Naples en Coupe d'Italie. C'est chose faite avec un succès 3-0 sur une Sampdoria impuissante signé Destro (x2) et Pjanic sur coup-franc. Impressionnante de facilité, la Magica n'a laissé aucune chance à son adversaire du soir et aurait même pu alourdir la marque avec Gervinho et Strootman. Les hommes de Rudi Garcia reviennent donc à neuf points de la Juve en attendant de jouer contre Parma et ne lâchent rien.

Le Napoli s'envole, la Fiorentina cale

Du côté de la lutte pour la troisième place, l'écart entre les deux concurrents s'est élargi ce week-end. En effet, le Napoli est facilement venu à bout du Sassuolo grâce aux buts de Dzemaili et Insigne, confirmant sa très bonne forme du moment en vue de la confrontation en Europa League face à Swansea et des rencontres décisives en championnat. Les azzurri paraissent retrouvés, après un début d'année difficile.

En revanche, la Fiorentina a été battue 1-2 à l'Artemio Franchi de Florence par une Inter en net regain de forme. Palacio avait ouvert le score pour les nerazzurri, ponctuant une mi-temps dominée par les troupes de Mazzarri, mais dès le retour des vestiaires, Cuadrado égalisait pour la Viola. Ce fut Icardi, enfin de retour de blessure, à donner la victoire aux visiteurs, sur un but cependant entaché de hors-jeu. Les points de retard sur le dernier strapontin pour la Ligue des Champions sont désormais 6, et entre les blessures, les méformes et quelques erreurs d'arbitrage, tout semble se liguer contre la Fiorentina qui va devoir chercher à se remobiliser en championnat et à utiliser l'Europa League et la Coupe d'Italie comme échappatoires.

Semaine décisive pour l'Europa League

En ce qui concerne la compétition pour la "petite Europe", cette semaine a permis d'y voir plus clair en de nombreux points. Tout d'abord, la finale de Coupe d'Italie Fiorentina-Napoli devrait libérer une nouvelle place qualificatrice, la sixième, puisque les viola et les azzurri devraient normalement disputer une compétition européenne via le championnat. C'est l'Inter qui en a profité avec la victoire suscitée sur le terrain de la Fiorentina. Avec le retour de deux de ses buteurs argentins, elle revient à cinq points de son adversaire, mais surtout porte son avance sur les équipes de la sixième à la huitième place à +3. En effet, il y a embouteillage dans cette partie du classement. Le Parma, après son nul 0-0 face à Catania, a infligé un sec 4-0 à l'Atalanta à Bergame, grâce aux buts de Pozzi, Benalouane contre son camp, Cassano et Schelotto. Douze matchs sans défaite pour eux, une série inédite depuis l'âge d'or des années 1990.

La confrontation directe opposait le lundi soir le Verona au Torino pour la clôture de cette journée de championnat, et ce sont les granata qui l'ont emporté à Vérone. Menés 1-0 suite à un pénalty de Toni, les hommes de Ventura ont renversé la situation grâce à un trio de feu : Immobile, Cerci et El Kaddouri. Le club turinois peut continuer à rêver d'Europe pour la première fois depuis des décennies, mené par leurs deux attaquants stratosphériques (24 buts à eux deux en Serie A, le meilleur duo du championnat !).

Le Milan a lui rejoint la Lazio grâce à sa victoire 1-0 contre le Bologna et réduit l'écart sur la sixième place à quatre points. Un match insipide des rossoneri, débloqué seulement grâce à une magie de 39 mètres signée Balotelli à cinq minutes de la fin. Les laziali, de leur côté, ont enregistré leur première défaite depuis le retour de Reja, 1-3 sur le terrain de la lanterne rouge Catania. Le revenant Mauri avait égalisé après l'ouverture du score d'Izco, mais en seconde période Spolli et Peruzzi ont été les bourreaux des biancocelesti, qui retombent à une triste dixième place.

Remue-ménage en bas de classement

Plus les journées passent et plus on peut voir un ventre mou se dessiner nettement. Il est mené par le Genoa, qui a obtenu un point à domicile d'un match flamboyant face à l'Udinese. Basta et Fernandes donnent deux buts d'écart aux visiteurs, avant que Konaté ne réduisent la marque. Mais Muriel se charge de suite de reporter celle-ci à deux buts d'écarts grâce à un pénalty. Mais un doublé du vieux renard Alberto Gilardino à la 69' et à la 79' a permis au Grifone d'arracher le match nul. Néanmoins, il semble manquer quelque chose à cette équipe pour pouvoir viser plus haut. L'autre club de Gênes, la Sampdoria battue 0-3 à Rome, suit elle à 28 unités. Derrière, l'Udinese et l'Atalanta détruite par le Parma conservent une avance confortable de huit points sur la zone rouge, qui devrait permettre à ces deux clubs de terminer leur championnat tranquillement.

Six équipes semblent plus sérieusement concernées par la lutte pour le maintien. Tout d'abord le Cagliari quinzième et qui semble jouer avec le feu. Pris dans le tourbillon du départ du président Cellino et des négociations pour l'arrivée de la famille Al-Thani (propriétaire du PSG), les Sardes en oublieraient presque la saison en cours et se sont inclinés à domicile 1-2 contre le Livorno dans un match à six points. Emerson avec une frappe fantastique et Paulinho sur pénalty ont donné la victoire aux amaranto, la réduction du score de Nenê restant anecdotique. Néanmoins, les points d'avance sur le 18ème sont encore cinq. La situation est nettement plus périlleuse pour le Bologna, qui garde un goût amer de son match du week-end. Après avoir longtemps cru ramener un point de San Siro, le but extraordinaire de Balotelli a réduit à néant leurs efforts. 21 points, seulement 2 d'avance sur la zone rouge et Diamanti parti en Chine, la situation est très périlleuse pour ce club historique de la Serie A. Il est suivi par le Livorno, qui a réussi à sortir la tête de l'eau pour la première fois depuis des mois grâce à sa victoire à Cagliari : la meilleure moyenne de fêter les 99 ans du club. C'est le Chievo qui en fait les frais. Plongé dans une saison noire, il a chuté à la dix-neuvième place après sa défaite au Juventus Stadium. Oui, dix-neuvième, car une autre équipe fait un retour qui aurait semblé impossible il y a quelques semaines encore : Catania. En net regain de forme en 2014, la victoire obtenue contre la Lazio a permis aux catanesi de quitter enfin le fauteuil de lanterne rouge pour celui de premier relégable, à un point de Livorno et deux de Bologna. L'équipe qui en fait les frais est le Sassuolo, battu à Napoli et nouveau bonnet d'âne de Serie A. La révolution opérée au mercato de janvier ne porte pour le moment par les fruits escomptés, et il va falloir vite se ressaisir pour ne pas sombrer.