Sarah M'Barek :" On est là parce qu'on le mérite!"

                 Ce dimanche 15 février 2015, à Saint Brieuc, un "orage tranquille" s’est abattu sur la Coupe de France, puisse que l’En Avant de Guingamp a éliminé le Paris Saint-Germain – « largissime » favori de cette rencontre – sur le score de 7 – 6 à l’issue des tirs aux buts (1 – 1 à la fin du temps réglementaire).

 

                Aux commandes de ces « joueuses-éclairs –de-génie », il y a Sarah M’Barek ! « L’entraîneure » rouge et noire de cette équipe bretonne qui étonne et détonne cette année, pour le plus grand plaisir des amoureuses/amoureux du football féminin en général, et du Championnat de France, en particulier.

 

                Une nouvelle fois, Sarah M’Barek a accepté, malgré l’heure tardive, de nous offrir l’honneur d’une interview et c’est fort heureux de ce privilège – qui est toujours un véritable plaisir – que nous vous offrons, à notre tour, le contenu de notre entrevue.

 

P.S. : Contrairement à d'habitude, pour la retranscription de cette interview – et de d’autres qui suivront, parmi celles que nous réalisons -, c’est une autre personne qui en a pris soin. Bien sûr, notre « billet d’introduction » reste toujours bien exclusivement notre plume.

 

Christian Estevez 

 

« On le sentait bien, c’était ce que l’on se disait avant le match. »

Christian Estevez :

Sarah bonsoir

Une belle victoire, le sentiment sur le match ?

Sarah M’Barek :

Et bien, écoutez, on rentre très bien dans le match puisque on ouvre le score assez rapidement et puis derrière on tient jusqu’à l’égalisation de Paris.

Ca été un match très engagé, très sérieux de notre part où on a laissé beaucoup d’énergie aussi.

Paris a beaucoup poussé,  de mener au score, de prendre l’avantage mais on a su résister.

Donc on réussi à aller jusqu’au terme du temps réglementaire, au terme des 90 ‘ sans encaisser de but, et puis on gagne au tir au but.

On le sentait bien, c’est ce qu’on disait avant le match. Cela faisait une semaine, voire quinze jours qu’on le sentait bien donc ça c’est bien bien terminé pour Nous.

 

« Le mot d’ordre : essayer d’attaquer pour mieux défendre »

C.E :

Alors justement un but D’Aminata pratiquement en entrée de jeu, à la première minute à peine est ce que c’était dans les consignes d’attaquer tout de suite d’essayer de marquer très vite ?

S.M. :

Oui, parce que j’avais mis un système très offensif, je pense que vous vous avez pu le voir ; donc après pour moi ça a été le mot d’ordre, d’essayer d’attaquer pour mieux défendre. C’est les mettre en danger, les faire douter, leur marqué un but pour voir leur réaction.

Et c’est un peu ce qui s’est passé… tant mieux, ce n’est pas toujours le cas, on a réussi à marquer rapidement, à les faire douter, à les troubler simplement donc le doute s’est installé chez elles.

Elles ont égalisé ensuite, elles ont repris le dessus, ensuite ça a été équilibré et puis on finit sur un score de 1 partout, avec une barre transversale pour nous, sur la tête d’Ami Otaki.

 

« Elles ont su aller au-delà de leurs limites. C’est ça qui est beau et elles le méritent ! »

C.E :

Alors justement, c’est vrai qu’après ce but on a l’impression …on a eu un peu l’impression, d’avoir vécu la fin de match à Charletty…celle où les parisiennes  doutaient après le but.

Est-ce que vous avez utilisé ça pour justement ce côté-là, cette expérience pour pouvoir gérer un peu ?

S.M :

Exactement, c’était …ça reste le match expérience qu’on utilise depuis qu’on a fait ce beau match à Paris, à Charlety.

On se sert de ça pour la vidéo…on c’est servit de ça aujourd’hui pour leur montrer qui avait de la place, qu’il fallait y croire, qui y avait toujours possibilité, que c’était la magie de la coupe de France, et voilà ça c’est fait…Elles ont su aller au-delà de leur limites. C’est ça qui est beau et elles le méritent.

 

« Le travail paye…C’est ça qui est important !

C.E :

Alors, pendant les tirs aux buts Sarah voit tout… de dos !

S.M :

Alors je regarde les tirs Parisiens mais je ne regarde pas les miens…Non.

C.E :

C’est du à quoi ?

S.M :

C’est …ça toujours été comme ça, même pendant un match je ne regarde pas les Pénalty…

C.E :

El le cœur devait battre quand même…Hein ?

S.M :

C’était très stressant, très difficile ! Sur le banc, c’est compliqué mais en même temps  j’ai encore du mal à réaliser à savourer, pour être honnête parce que je suis déjà projetée sur le week-end prochain…mais j’espère, elles …elles vont en profiter…qu’elles vont bien savourer ce soir…

Voilà le travail paye …c’est ça qui est important ! …on a beau leur répéter tous les jours de faire des efforts…Faut souffrir, même de temps en temps pour franchir des paliers et quand ça paye  comme aujourd’hui, quand on a des résultats. Ça montre …ça leur montre qu’on est sur le bon chemin….donc ça donne des ailes, c’est sûr !

 

 

« Les joueuses ont a cœur de montrer qu’on est là parce qu’on le mérite ! »

C.E :

Juste dernière question on va parler du championnat la semaine prochaine.

Match très important face à Montpellier…à domicile toujours…

Est-ce que comme vous le disiez ça va peut être pas  être un peu trop de force de laisser, ou…

 S.M :

Ah ! C’est sûr qu’on a laissé de l’énergie et du jus aujourd’hui ! ..La priorité  vas être mise sur la récupération pour pouvoir avoir un maximum d’énergie le week end prochain avec Montpellier.

La motivation sera au rendez vous, puisqu’il y a d’ancienne Montpellérienne et parce que ça reste une équipe qu’on a envie de battre à la maison !

On veut garder notre 4ème  place…Je pense que certains pensaient qu’on était là, un petit peu par chance ou par hasard …les joueuses ont à cœur de confirmer  qu’on est là parce qu’ont le mérite et qu’on fait un bon début de championnat…enfin un bon championnat.

 

« Je pense avoir mûri…Le groupe a mûri ! »

C.E :

Et puis beaucoup de maturité d’acquise…En fait,  des acquis, cette année par rapport au début de championnat, il y’en avait déjà mais on a vu que, entre autre dans votre cas particulier. Finalement je me disais « Sarah a acquis aussi beaucoup de maturité avec le match nul face à Metz à domicile où ça c’était pas très bien passé ».

S.M :

Oui ça nous a piqué évidemment ça a laissé des traces puis ça a servi à ce remettre en question, à retrouver l’humilité qui était la nôtre pour pouvoir ce remettre à travailler, aller chercher au fond de nous pour continuer à avancer…donc je pense avoir muri, le groupe a muri …on grappille tous les jours …on vit ensemble tous les jours une aventure, une histoire .On se voit au quotidien donc évidemment qu’il y a des liens qui se créent ! Et voilà quand ça se passe bien comme ça …c’est plus facile et puis on avance ensemble…maintenant il y aura certainement, et y’en a eu déjà eu des moments plus difficiles…et je pense que ce groupe là est tellement solidaire, qu’elles ont tellement envie de bien faire qu’on peut aller loin encore.

Peut être pas cette année, peut être pas l’année prochaine mais faudra compter sur nous d’ici un ou deux ans.

 

 

Christian Estevez, en direct de Saint Brieuc

pour www.total-futbol.com

retranscription de l’interview : Didier R.

Coupe de France interview Football féminin Sarah M'Barek E.A. Guingamp

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