Real Madrid CF, un club vraiment à part

Lors de chaque période estivale, le club madrilène fait parler de lui. Au menu en cette fin de saison : le départ de Don Carlo Ancelotti, le retour à la maison de Rafa Benitez et les dernières folies d’un président.

 

Ciao Carlo !

Juin 2013 : modestie, simplicité et sérénité, telles sont les marques du nouveau « Mister ». Champion 2013 avec le PSG, direction une autre capitale, Madrid et une toute autre atmosphère. Celle de l’hyper médiatisation et des projecteurs du plus grand club du monde. Sage, expérimenté, compétent. Carlo Ancelotti est le parfait successeur du sulfureux José Mourinho. Ancien international italien, devenu coach de renommée internationale (Milan AC, Juventus, Chelsea ou encore le PSG). En deux ans d’exercice à Valdebebas, il a ramené de la stabilité, un exploit. Il l’a gagné au sein de son groupe dans un premier temps, en s’imposant comme le père d’un vestiaire qu’on dit bouillant. Avec une Décima attendue dans les vitrines de Santiago Bernabeu depuis plus de dix ans, il a aussi gagné le respect des Socios et de la presse.

Fort de ce succès, et avec un groupe entièrement voué à sa cause, il attaque sa deuxième saison en repartant de zéro. Coupe du monde oblige, son président s’est mis dans la tête d’acheter les têtes de gondole du Mondial. Dommage, car l’été précédent, il chantait sur la qualité de son effectif.

Dix mois plus tard, et malgré un record de victoires consécutives, il connaît une saison blanche. Malgré le soutien de ses joueurs, de la presse et d’un public toujours plus exigeant, rien n’y fait, son président a choisi de ne pas le maintenir.

Vamos Rafa !

Rafa Benitez, c’est l’histoire d’un "madrilista", qui à vingt-six ans doit mettre fin à ses rêves de footballeur de haut niveau des suites d'une grave blessure. Le castillan a de la ressource et se recycle en tant qu'entraîneur, au sein de la Fabrica, centre de formation merengue, avant de prendre les reines de la Castilla entre 1993 et 1995. Des saisons à succès, l’obligeant à l’exil forcé, car au Real, pour postuler à des postes haut gradés, il faut se faire un nom ailleurs. Après des passages dans des clubs de « seconde catégorie » (Valladolid, Osasuna, Tenerife). Le grand envol a lieu en 2003, quand il signe à Valence CF.

Fort d’une expérience et d'un palmarès respectable, dont une ligue des champions 2005 mémorable avec les Reds de Liverpool, Rafa obtient enfin le job de ses rêves.

La vraie question est de savoir si Benitez est capable de tenir un vestiaire particulièrement difficile. Fort des égaux de certains, saura-t-il instaurer une harmonie au sein d’un vestiaire comme celui du Real ? Les joueurs accepteront-ils ses choix ? Des questions qui ont leur place, car lors de ses courts passages à l’Inter et chez les Blues de Chelsea, l’espagnol a réussi à se mettre ses vestiaires à dos. De plus, il est connu pour être un coach intransigeant. Dès lors, remplacer Ancelotti ne devrait pas être une mince affaire. Tel sera son pari à la Maison Blanche.

 Florentino Perez, ce patron du CAC 40

En nommant Benitez, c'est le douzième coach de Chamartin en douze années. Peut-être ce que l'on retiendra du mandat à la tête du club merengue de Florentino, au niveau du sportif. Cet homme d'affaire espagnol est celui qui a fait rentrer le Real Madrid dans la cour des multinationales très lucratives dans le sport. Classé numéro un par le magazine Forbes, la Casa Blanca le doit en partie à son président, qui lors de son premier mandat entre 2000 et 2006 a investi gros dans des joueurs de classe mondiale, donc des marques, en amortisant les frais de transfert par le merchandising comme lors de l’époque des Galactiques (Figo, Zidane, Ronaldo, Beckham et Owen) en les intégrant avec les joueurs du cru (Raul, Morientes ou encore Casillas).

Depuis 2009 et le début de son second mandat, il utilise la même recette et va plus loin même: en plus du "Business to Consomer" (entreprise vers le consommateur), il a su introduire le "Business to Business" (commerce entre entreprises), en signant de gros contrats avec des multinationales comme celui signé dernièrement avec Microsoft, le géant de l'informatique.

Cependant le bas blesse quand le club en est réduit à une grosse machine à sous. Et logiquement le sport passe au second plan. Fini la formation triomphante, les Butragueno, Michel, Raul et consort. Bien que la Fabrica soit toujours aussi performante, pour jouer un week-end sur deux au Santiago Bernabeu, il faut désormais, en plus du talent, un nom qui fasse vendre.

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(Photo: AS.com)

Real Madrid

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