Objectif Canada

La coupe du monde féminine au Canada vient tout juste de débuter au Canada, après une année plus qu’honorable, la France se positionne parmi les favorites de la compétition. L’occasion pour elles d’inscrire leur nom sur le palmarès d’un grand tournoi. Coup de projecteur sur les Bleues.

Le palmarès des Bleues est vierge, cependant pendant l’ère Bruno Bini, elles n’ont pas été vernies : quarts de finalistes de l’Euro 2009, elles échouent au pied du podium lors du mondial 2011, comme lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012, et sont éliminées en quarts de finale du dernier Euro, en 2013 en Suède.

Consciente, la fédération à décidé d’introduire du renouveau. Ce renouveau se nomme Philippe Bergeroo. Le champion du monde 1998, en tant qu’entraîneur des gardiens, est présenté comme étant l’homme de la situation, de par son expérience en club, PSG et Stade Rennais notamment, et au sein de la fédération, il a pour mission d’apporter ce petit plus à cette équipe ô combien talentueuse et maladroite à la fois.

Ce palier semble avoir été franchi durant l’année 2014. En témoigne, les victoires probantes face aux meilleures nations (Suède, USA, Japon, Allemagne). Pour son retour à l’Algarve Cup, spéciale en cette année de Mondial, les Bleues ont terminé à la deuxième place, défaites en finale face à des américaines plus réalistes. Tout ça, sans leur « maestra »,  Louisa Necib. Assez pour en faire des championnes du monde ? Réponse à la fin du mois.

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France vs USA, Jeux Olympiques de Londres 2012.

Une équipe revancharde

Parmi les 23 sélectionnées, quinze d’entre elles, ont participé aux échéances internationales citées précédemment, autant dire qu’elles abordent l’événement canadien avec un certain esprit de revanche. Cependant, c’est intéressant d’observer qu’au niveau des clubs, la France n’a rien à envier (ou presque) à ses adversaires. Car localement, le niveau ne cesse d’augmenter grâce aux deux mastodontes que sont l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain. Le club du président Aulas est un modèle en termes de développement. Véritable pionnier, il n’a jamais cessé d’investir dans sa section féminine, il a su faire en sorte que le niveau de l’équipe monte au point d’en faire un monstre en France et dans le monde, en témoigne ses titres dans l’hexagone et leur deux couronnes européennes (2011 et 2012). Le second lui, ambitionne de détrôner les reines lyonnaises. Fort d’un capital important, le PSG version Qatar ne cesse d’investir dans la discipline et se rapproche d’année en année des meilleures. Cette année elles ont échoué au sommet de l’Europe, en perdant en finale face au FFC Francfort. L’expérience acquise ne sera que bénéfique pour les Bleues, quand on sait que son ossature est faite de joueuses évoluant dans ces deux clubs.

La France en a besoin.

Une victoire au mondial canadien, permettrait à cette discipline de gagner en visibilité et d’accélérer son développement. Outre-Rhin, les victoires de la Nationalmannshaft aux mondiaux 2003 et 2007, ont  permis de développer le sport au niveau local, avec aujourd’hui, un championnat très compétitif et aussi au niveau européen avec huit victoires allemandes en quatorze éditions de C1. Quand en France, on assiste à des scores fleuves tous les week-ends et un final qui se résume à des confrontations OL vs PSG, en Allemagne, le championnat est plus homogène, donc plus compétitif. Au niveau des licenciés, il n’y a pas photo, presque 80 000 en France alors qu’en Allemagne la barre du million a été franchie depuis un moment déjà. Une bonne performance des Bleues permettrait de réduire l’écart avec le voisin allemand, cela permettrait de créer de l’engouement et le sport féminin rentrerait définitivement dans les mœurs.

Comme le voisin allemand, qui décidément comprend tout avant tout le monde, les Bleues veulent s’inscrire comme terre d’accueil  du football féminin. Une bonne performance des Bleues, permettrait également d’accélérer la généralisation de la pratique du football féminin, au sein des clubs professionnels, parce que l’avenir de ce sport passe obligatoirement par l’investissement des clubs professionnels masculins. Par leur savoir-faire, ils peuvent rendre attractive la D1 féminine et pourraient permettre à ces entités de s’autogérer via la médiatisation et l’arrivée éventuelle de sponsors. De plus, n’oublions pas que la prochaine édition aura lieu en 2019, en France, une bonne performance donc serait de bonne augure avant de recevoir l’événement et de pourquoi pas assister à  un remake de France 98, au féminin cette fois-ci.

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Football féminin

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