Mais où va (finir) le Nîmes Olympique ?

Le Stade des Costières se vide au fil des matchs...

Photo : Stéphane Morio

Vingt. Comme le nombre de points engrangés par les crocodiles nîmois lors de cette première phase du championnat de Ligue 2. C'est peu. En commençant à -8 au lieu de 0, c'est encore moins. Avec seulement quatre victoires depuis août dernier, dont deux seulement à domicile (contre Tours et Brest, 2-1 et 2-0), Nîmes n'est à l'aise ni à la maison ni hors de ses bases. Le calvaire, commencé la saison dernière avec l'affaire des matchs présumés truqués, semble devoir se finir en mai prochain, avec une probable rétrogradation du club.

Le maintien, comment...

Match après match, les maigres espoirs de maintien qui subsistaient encore dans l'esprit des supporters nîmois s'estompent un peu plus. Au cours des trois dernières saisons, le premier relégué totalisait systématiquement 40 points. En 2012, Metz était même relégué avec 42 points. C'est surement dans ces eaux-là que se jouera une nouvelle fois la descente en National en fin de saison. Pour se maintenir, le club de Christian Perdrier va donc devoir réaliser un exploit sans précédent. Les gardois devraient prendre plus de trente points sur la seconde moitié de championnat pour espérer ne pas retomber dans l'enfer de la troisième division. Avec sept points de retard sur le premier non-relégable, Nîmes a le parfait visage du condamné. Avec l'une des trois pires défenses de Ligue 2, les co-équipiers du convoité Mathieu Michel paraissent ne pas avoir les armes physiques et mentales pour aller créer ce qui serait l'un des plus bels exploits du football français.

… et surtout avec qui ?

Un groupe resserré à partir de janvier. Le mercato hivernal pourrait bien être animé du côté des Costières. Alors qu'Hermach est déjà reparti vers d'autres horizons, on parle de la possible vente d'Anthony Koura (qui s'envolerait pour l'Angleterre), la donne semble claire pour Rani Assaf et son équipe. Pas de recrues sans départs. Ces derniers devraient être nombreux. Barrillon, sanctionné pour avoir parié sur un match de Ligue 2, s'est déjà vu signifié par sa direction qu'il ne porterait plus le maillot du club en équipe fanion, et chercherait déjà à rebondir courant janvier. En outre, Kasparian fils et Romain Elie ont d'ores et déjà été écartés du groupe. Plusieurs jeunes ayant fait des apparitions avec les pros retournent se faire les crocs en CFA 2, tandis que le contrat de Chamed sera très bientôt résilié. Guihoata, lui, devait bientôt repartir pour Valenciennes, qui l'avait prêté à Nîmes l'été dernier. Au rayon des arrivées, c'est Zarabi frère qui a débarqué du Portugal, avec un passif lourd : 8 mois de suspension pour dopage il y a quelques années. Il aura fort à faire en défense pour convaincre les nîmois de lui donner une chance. Avec une équipe réduite et des joueurs ayant déjà peut-être la tête ailleurs, les 5 prochains mois seront à double tranchant. Soit survient le miracle tant attendu, et Nîmes repartira sur des bases saines en Ligue 2 la saison prochaine, soit 2016 sera la suite des emmerdes pour un club tourmenté qui essaie tant bien que mal de sortir du tourbillon dans lequel l'a emporté Jean-Marc Conrad l'an dernier.

Photo : Double B. - Nîmes Médiathèque

Gérard Chabaud (Président du groupe de supporters "Crocos pour toujours") :

"Les supporters ont le sentiment qu'on navigue à vue et sans de réels moyens financiers. Pourtant, Rani Assaf (l'actionnaire majoritaire actuel de Nîmes) donne l'impression de vouloir investir dans le club à l'avenir. On peut regretter qu'Assaf ait comblé le trou financier, c'est vrai, mais peut-être qu'un effort aurait dû être fait dans le recrutement. Christian Perdrier nous a pourtant assuré dernièrement à la Bastide, lors d'un entraînement, qu'on était sur plusieurs joueurs, au moins deux. Zarabi arrivé depuis et un autre défenseur. Ce qui me laisse un peu d'espoir finalement, c'est que ce championnat de Ligue 2 est d'une faiblesse jamais vue. Donc 38 points pourraient être suffisant pour nous maintenir. De voir le NO dans cet état, ça fait vraiment mal. Avant, c'était un club familial mais on dirait que Nîmes a perdu cet aspect et que Christian Perdrier (Président de Nîmes) prend le club pour une entreprise au sens strict du terme. Comme disait Sir Alex Fergusson, "les gens essaient d'appliquer au football les recettes du monde des affaires. Mais les footballeurs ne sont pas des machines, ce sont des êtres humains."​"

Cyril Roure (Président du groupe de supporters "Nemausus 2013") :

"Tout d'abord, pour en revenir sur l'affaire des matchs présumés truqués, je pense que tout ça a été amplifié par Thiriez et la LFP. Plusieurs clubs qui y aurait participé et pourtant, seul Nîmes a été sanctionné. Maintenant, pour cette saison, Jean-Marc Conrad et serge Kasparian (les anciens actionnaires du club) ne sont plus là et Rani Assaf a procédé à une augmentation de capital pour récupérer le club, c'est bien, il a fait ce qu'il avait à faire. Mais il ne participe pourtant pas à la vie du club. Et tout le monde parle encore de Conrad et Kasparian mais à l'heure actuelle, c'est Assaf et Perdrier qui gèrent le Nîmes Olympique. Et quand on voit comment il est géré, je me pose des questions. Le staff dégraisse l'effectif mais on renvoie en CFA 2 des joueurs qui ont signé pro ou ont été recrutés à l'intersaison, comment peut-on recruter par la suite... Je continue à ne pas être d'accord avec Assaf et Perdrier sur leur façon de gérer le club car c'est mon droit mais je tiens à préciser que je continue à soutenir le club du Nîmes Olympique que j'aime et que je respecterai toujours."

Article par Kevin Nieto et propos recueillis par Stéphane Morio

Pour Total-futbol

Crédits photos : Nîmes Olympique, Double B. - Nîmes Médiathèque et Stéphane Morio.