Lise Lachaud (FF Issy) :"On était à domicile, on devait gagner!"
- Le 19/11/2014
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Suite au match de ce dimanche 16 novembre, comptant pour la 10ème journée de championnat de France de D1 féminine, et qui à vu le FF Issy perdre à domicile face à l’E.A. Guingamp, sur le score de 0 – 4, nous avons enfin pu interviewer Lisa Lachaud, attaquante du FF Issy (rentrée en cours de 2nde mi-temps, cette fois), après de nombreux contretemps, depuis plusieurs semaines.
Dans cette interview – qui dure près de 12 minutes -, La très sympathique Lise nous livre, parmi les nombreux sujets - en plus de ses impressions sur le match -, celles sur ce début de saison plus que difficile pour le FF Issy et nous donne son avis sur une D1 féminine actuelle qui a besoin d’être repensée (comme c’est notre avis depuis fort longtemps, ceci-dit).
« On ne voulait vraiment pas perdre contre Guingamp »
Demandant à Lise Lachaud, pour commencer, quels sentiments lui inspire le fait de perdre à domicile 0 – 4 - qui plus est par temps exécrable, Lise nous répond que, concernant le temps : « Ca fait deux fois que l’on joue à domicile à Jean Bouin et deux fois que l’on a de la pluie. C’est vrai que les ballons fusaient, mais cela c’est pour les deux équipes. Personnellement ça ne me gène pas. On joue en extérieur, on joue au football. ». Pour ce qui est du score : « C’est vraiment une déception ! On ne voulait vraiment pas perdre contre Guingamp et, là, 4 à 0, c’est un gros score ! ».
« Depuis deux matchs, on ne propose pas assez de contenu »
Constatant que plusieurs matchs on été perdu « bêtement », nous avons demandé à Lise si la « machine ne s’était pas cassée moralement» au FF Issy. A cela, Lise a répondu : « A Saint Etienne on avait réussi à faire un score ! On s’était battu, on était solidaire ! Il y avait des liens entre la défense, le milieu et l’attaque. C’était vraiment un match référence ! », Mais « depuis deux matchs, on ne propose pas assez de contenu, pas assez de passes ! Il faut que l’on bosse à l’entrainement ! Il faut que l’on soit sérieuses pour essayer de modifier cette relation « défenseurs-milieux », cette relation entre les milieux et, bien sûr, « milieux-attaque ». « Il ne faut pas qu’il y ai de distance entre les lignes et que l’on travaille les passent. ».
« Ce n’est pas parce que c’était Guingamp que l’on devait perdre ce match ! »
Qu’est-ce qui a fait principalement la différence, aujourd’hui, entre les deux équipes ? Lise : « Ayant été sur le banc pendant les 55 premières minutes, j’ai pu voir le match de façon extérieure et ai constaté que les guingampaises étaient calmes et sûres d’elles. De ce fait, on voyait qu’elles étaient venues pour gagner. Elles ne se sont pas énervées. », « La différence, est peut être bien, en fait, l’expérience ! ». « Pour nous, c’est toujours le même problème : on est que quelques joueuses à avoir connu la D1. », « Il manque ce petit quelque chose qui dit : « Non, les filles, c’est pas parce que c’est Guingamp que l’on doit perdre ce match ! On va se battre jusqu’au bout ! ». Et Lise de bien affirmer, une fois de plus, que « la différence elle s’est faite à l’expérience ! », « On était bien les 20 premières minutes, on a pris un but,…et voilà ! Après ce n’était plus ça ! ».
« On était à domicile, on devait gagner ! »
Rebondissant sur la « non-pression » visible des guingampaises, et rappelant que Sarah M’Bark ( l’ « entraineure » de Guingamp), n’avait pas donné de consigne à ses joueuses, afin d’éviter cette préssion, nous avons demandé à Lise quelles avaient été les consignes de Nicolas Gonfalone (l’entraîneur du FF Issy) ? A cette question : « Les consignes étaient de retrouver du jeu au milieu – ce que l’on a pas depuis deux matchs – avec une tactique qu’il a mis en place. ». « On n’avait pas de pression non plus ! », « On était à domicile, on devait gagner ! », « Il ne nous a pas mis la pression plus qu’autre chose ! Il nous a bien expliqué qu’il fallait que l’on gagne, mais sans nous stresser. ».
« Le coach m’a demandé …de mettre le feu devant, comme à Juvisy, quand j’avais marqué. »
Revenant sur le fait que Lise n’ai pas joué la majeure partie du match, nous lui avons posé une question plus personnelle, sur sa condition physique – rappelant sa blessure quelques semaines plus tôt (orteil cassé) – lui demandant si elle avait pleinement récupéré. A cette question, Lise a, d’abord, rappelé que « J’ai joué les deux précédents matchs entant que titulaire, pendant les 90 minutes. J’ai parfaitement récupéré. ». Le fait de la non titularisation pour ce match « ce sont les choix tactiques du coach qui en sont la raison. Aujourd’hui j’étais sur le banc, il m’a demandé de rentrer, de mettre du poids devant, d’attaquer, de mettre un but, deux buts…de surprendre. », « Il m’a demandé…de mettre le feu devant, comme à Juvisy, quand j’avais marqué. », et de confirmer sa pleine confiance dans son entraineur : « J’accepte totalement ses choix ! ». « Et puis, être sur le banc, permet d’analyser des choses que l’on aurait pas vu en étant sur le terrain. ».
« Je veux vraiment que l’on se maintienne en D1 ! »
Restant dans les questions « personnelles », quel est ton objectif pour cette saison ? Lise, avec toute sa détermination qu’on lui connait déjà sur le terrain, de nous répondre : « Je veux vraiment que l’on se maintienne en D1 !...Et je veux marquer le plus de buts possible ! », « Je veux être plus décisive sur les matchs ! Imposer mon gabarit et mon physique aux adversaires. ».
« Quand une fille se blesse…ça tourne, c’est la compétition, c’est la D1 ! »
Profitant de parler de « gabarit » et de « s’imposer en attaque », nous avons demandé à Lise si la blessure de Sarah Boudaoud, sur le but de Desire Oparanozie, n’a pas un peu joué sur le moral des ses coéquipières. Pour Lise : « Forcement, quand une fille se blesse, on se demande toutes ce qu’elle a et ce que va être la suite. Mais, quand on est dans le match, on sait qu’il y a une fille qui est sur le banc et qui va la remplacer et qui va faire son propre match, tenir sa propre place. », « Je ne me pose pas la question. Ça tourne, c’est la compétition, c’est la D1 ! Il ne faut pas commencer à se dire, pendant le match « elle est blessée, comment va-t-on faire ?» ».
« Nous sommes toutes aptes à jouer en D1 »
Justement, comment cela se passe, durant les entrainements - hors terrain, hors match, en fait - entre les joueuses ayant connu la D1, comme toi et les autres qui ne l’ont pas connue ? Vous les « encadré » ? Lise : « Cela se passe en harmonie. Elles savent que l’on a joué en D1 parce que nous mettons plus d’impact physique, nous sommes plus exigeantes sur certaines petites choses comme une petite passe, une dernière passe. Mais, au final, nous sommes un groupe qui essaie d’être « ensemble en D1 », c'est-à-dire que, tous les week ends, pour tous les matchs, nous sommes toutes aptes à jouer en D1. », « On donne justes quelques petits conseils comme, justement, par exemple, « Guingamp, ça fait huit ans qu’elles sont en D1. Elles ont l’expérience, elles ne vont jamais rien lâcher ! », et puis, entre autres, également apporter notre expérience par rapport à l’arbitrage ».
« On a des filles qui sont arrivées au club…elles ont leurs qualités, et on va jouer avec ces qualités. »
Poursuivant naturellement en utilisant le sujet de l’expérience de la D1, nous en sommes venus à parler – comme nous l’avions « prémédité » - de l’expulsion, deux matchs plus tôt, de la jeune joueuse Crystal Mangaya, demandant à Lise si son absence n’allait pas, tout de même peser sur l’ensemble de l’équipe. Lise, nous livre son analyse, rappelant les conséquences immédiates de l’expulsion de Crystal : « Sur le match en question on a terminé à dix et on a pris le but juste après, pratiquement à la 90ème minute. C’est vrai que, quand une joueuse sort – là, une attaquante, en l’occurrence – il va falloir la remplacer. Mais on a des filles qui sont arrivées au club, y compris des attaquantes. Elles ont leurs qualités, et l’on va jouer avec les qualités de tout le monde ! ».
« Ce n’est pas juste »
Tout s’enchainant parfaitement, nous avons pu terminer notre interview en parlant d’un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, à savoir : la difficulté de pouvoir créer un club qui tient, avec le ratio « clubs/rétrogradations », qui n’y aide pas franchement. Sur ce sujet, Lise abonde pleinement dans notre sens : « C’est la complexité de la D1 féminine ! Il y a douze équipes et trois qui descendent chaque saison. Tout le monde, dans le football féminin, est d’accord pour reconnaitre que c’est trop ! ». « S’il y a tout le temps des équipes qui font « D2, D1, D2, etc. », comment construit-on un groupe ? ». Est-ce que des bonnes joueuses de D1 vont pouvoir rester en D1 ou est-ce que le club qui quitte la D1 va pouvoir garder ses joueuses ? ». « Il faudrait, donc, qu’il y ai plus d’équipes en D1 et moins de clubs qui descendent. ». « Ce n’est pas juste ! ».
Commentaires (1)
1. 20/11/2014
Z'êtes toutes chouettes, alors, allez Les Chouettes !