Laure Boulleau : "Il faut que l'on se remette en question!"

 

                Comme nous le signalions en introduction de la retranscription de notre première interview mise en ligne hier – mardi 9 décembre – malgré sa victoire, le Paris Saint-Germain donnait l’impression d’avoir perdu la rencontre face à l’E.A. Guingamp, tant les visages étaient, dans l’ensemble, fermés. L’un des éléments qui nous a le plus marqué, fut qu’il n’étaient prévus que seuls l’entraîneur (Farid Benstiti) et la capitaine (Sabrina Delannoy), au sein de l’équipe, pour répondre aux questions des journalistes, en zone mixte.

 

                Pourtant, comme vous avez pu le noter avec le titre de cette interview, Laure Boulleau a répondu à nos questions. Cela a été possible car, demandant, personnellement, à Laure, si elle acceptait de nous donner une interview  (nous avancions, de concert, vers les vestiaires, à ce moment-là), Laure s’est retournée vers la responsable de la communication pour lui demander si elle était d’accord ou pas. Louise Cosnard (la responsable de la communication en question) étant toujours le plus arrangeante possible avec nous, elle a donné son accord et c’est donc, avant tout, grâce à elle qu’aussi bien nous que les autres journalistes présents avons pu avoir la chance d’interviewer Laure Boulleau. L’occasion, du coup, de remercier Mme Louise Cosnard, tant pour avoir rendu l’interview possible, que pour tout ce qu’elle nous a permis d’obtenir de la part du PSG depuis que nous avons commencé notre travail de J.R.I. et de photographe terrain, « sur les terres » du Paris Saint-Germain !

 

 

« Il faut que l’on se remette en question ! ».

                Laure, ce soir, 2 à 1. Une petite victoire ? : Laure Boulleau : « Oui ! Je trouvais que tout ce passait correctement jusqu’à ce qu’il y ai cette action « gag », puis ce but qui suit derrière ». « A un quart d’heure, vingt minutes de la fin du match, on a perdu notre football. ». « Et ce n’est quelque chose de vraiment pas normal si l’on veut espérer le championnat de France, la coupe, et aussi la « Champion’s league » ! ». Et de bien appuyer : « Il faut que l’on se remette en question ! Et puis, surtout, quand il arrive un fait de jeu comme celui-là, ne pas perdre la lucidité et la confiance que l’on a…Et de rejouer au foot, simplement ! » « On a manqué cruellement d’éfficacité ! » Demandant, « alors, à Laure » si, finalement, l’un des principaux problèmes, pour ce match, a été un excès d’application, avec pleins de petites passes dans la surface de réparation adverse. Pour elle, au contraire : « Non, je pense que c’est, surtout, un problème de concentration et de lucidité après ce but encaissé ! ».

 

« Guingamp s’est créé zéro occasion !!...mis à part ce corner… ».

                Reprenant sur le fait que l’on a senti les parisiennes plus fébriles, en fin de match, se laissant aller à des gestes d’antijeu. Nous demandons à Laure si cela pouvait avoir, comme raison, le fait qu’elles craignaient – collectivement – que Guingamp avait des chances de revenir au score dans les dernières minutes. A cela, Laure confirme : « Je pense que, justement, on a pas à douter, mais on l’a fait ! Et c’est vraiment dommage ! Quand on revoit le match, Guingamp s’est créé zéro occasion !!...Mis à part ce corner… ». Et d’ajouter : « Mais, effectivement, ce but-là nous à mis le feu et ça n’aurait pas dû le faire ! ».

 

« A la trêve hivernale, je vais atteindre mon max ! ».

                Après l’avoir laissé répondre à un confrère, concernant le tirage de la coupe du monde, nous avons repris notre interview en main pour demander à Laure Boulleau si elle pensait avoir récupéré 100% de ses capacités, après sa longue blessure. A cela, Laure nous a déclaré : « Je pense que je ne suis pas, encore, totalement revenue mais je retrouve mes sensations ! Les retours de blessures, ce n’est jamais évident ! », « J’essaie de ne pas douter, parce que ce n’est pas toujours facile ! ». « Je pense que l’on ne se rend pas compte, de l’extérieur ! Retrouver le rythme, ça ne se fait pas comme ça, en claquant des doigts ! ». « J’ai bossé comme une « dératée » pour retrouver mon meilleur niveau et je pense que, maintenant, je suis dans mes dix derniers pourcents ! ». Et, concluant ce point, avec le sourire : «  Je pense que, jusqu’à la trêve hivernale, je vais atteindre mon max ! ».

 

« Cette page « blessure est tournée ! J’avance et je ne regarde plus derrière ! ».

                Allant, de notre part, jusqu’au bout du sujet : « Vous étiez revenue un petit peu. Finalement, un petit peu trop vite ! Est-ce qu’il n’y a pas eu un doute, à un moment donné, lorsque vous avez repris et que vous n’avez fait qu’une mi-temps ? ». Et Laure de préciser les faits : « Ce qu’il s’est passé, c’est que j’avais repris, contre Montpellier, et que, après, je m’étais fait mal au pied, contre Juvisy. Après, j’avais repris et me suis fait mal la veille de Lyon, à « l’abdo » ! ». Et, abondant, finalement dans notre sens, Laure conclut : « Effectivement, j’avais tellement cette volonté de revenir sur les terrains que je me suis peut être même trop épuisée ! ». « Mais, voilà ! J’ai su être plus patiente ! Me dire que, de travailler trop, ce n’était pas, forcément, ce qu’il fallait faire pour revenir plus vite ! », « Donc, aujourd’hui, j’ai allégé ma charge de travail et je reviens ! ». « Ça fait trois matchs d’affilés, plus l’équipe de France. Donc, voilà ! Je sors de la « zone rouge » ! »… « Maintenant, c’est page « blessure » est tournée ! J’avance et je ne regarde plus derrière ! ».

 

« [Pour le titre de joueuse de l’année], j’aurais mis Louisa [Necib] à la place d’[Amy] Wambach ! ».

                Passant à ma dernière question – que j’indique bien, à Laure,  comme étant la dernière -, je lui demande son avis sur les trois dernières nommées pour le titre de « joueuse de l’année », lui demandant, évidemment, si elle pense que c’est justifié ou non, que Louisa [Necib] n’en fasse pas partie. Laure de me répondre : « « C’est compliqué de parler de cela, aussi ! », « J’aurais préféré que Louisa y soit, bien sûr – déjà parce que c’est ma « coéquipière en bleu » - et parce que je trouve que, là, elle atteint un peu « le Graal » au niveau de sa forme ! Elle est vraiment très forte !... (Fou rire de Laure, réalisant qu’elle part sur un autre sujet)…J’aurais préféré, en tout cas, que ce soit Louisa qui le prenne, mais, voilà, les trois joueuses qui sont nommées sont très bonnes aussi ! ». Et, pour finir, Laure, de détailler : « Marta a fait une « Champion’s League » énorme l’année dernière et qu’elle a fait une très grosse finale ! », « Idem pour l’allemande ! ». « Après, par rapport à Wambach, je ne sais pas trop ! ».  Et, comme « mot de la fin » : « J’aurais mis Louisa à la place de Wambach! ».

Christian Estevez, en direct de Charlety

pour www.total-futbol.com

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