Katherine Linn : « Erreurs de marquage et de placement, les raisons de notre défaite ! »
- Le 25/11/2014
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Suite et fin de nos interviews réalisées à l’issue du match de 10ème journée de championnat de France de D1, FF Issy – E.A. Guingamp, le dimanche 16 novembre dernier, avec celle de Katherine Linn, seconde gardienne du FF Issy mais titulaire lors de ce match.
Une fois n’est pas coutume, nous avons, volontairement, décalé la diffusion d’interviews. Cette fois, les raisons en sont que, d’une part, ayant la volonté de mettre le plus possible en lumière une interview par jour – donc, une joueuse -, la diffusion de l’interview de Katherine Linn tombait le jour même de France – Zélande, ce qui, immanquablement, l’aurait desservit – et il ne serait absolument pas normal de « désavantager » une joueuse par rapport aux autres ! D’autre part, étant donné que nous sommes en trêve internationale, cette interview est toujours d’actualité puisqu’il n’y a pas eu d’autre match de championnat de jouer depuis.
Qui plus est, dans cette (longue, mais jamais trop) interview, nous avons abordé, avec Katherine, des questions touchant à autre chose que « juste » le score et/ou le match qui venait de se dérouler, et plus particulièrement, son rapport avec sa place de seconde gardienne ainsi que son rapport avec Pauline Peyraud-Mangin, la gardienne titulaire arrivée de Lyon en début de saison.
Voici donc, l’interview de la très communicative Katherine Linn !
« Contente de retrouver le terrain après presque trois mois sans jouer. »
Aussitôt après avoir rappelé le résultat du match, nous constatons que Katherine a, à nouveau, été titularisée. Très naturellement, « Kathy » nous en parle : « Oui ! J’ai « profité » d’un pépin physique de Pauline Peyraud-Magnin…le coach m’a aligné pour la laisser au repos. ». Très honnêtement : « contente de pouvoir retrouver le terrain après près de trois mois sans jouer, sans être titulaire, après le match contre Montpellier. ». « Bien sûr, la défaite est là et elle est amère ! Mais contente d’avoir retrouvé le terrain, néanmoins ! ».
« Même si le premier but vient un peu couper le rythme…je me suis bien sentie dans le match. »
Justement, face à Montpellier, tu avais montré de très bonne choses – et aujourd’hui encore, d’ailleurs -. As-tu retrouvé toutes tes sensations ? Et quelles sont-elles ? Kathy : Toutes retrouvées, non, car on ne retrouve jamais la régularité d’une saison sur un match et ça fait presque trois mois que je n’ai pas joué un match entier en D1 féminine ! », Mais « Dès l’échauffement je l’ai bien senti ! Souvent c’est comme ça : dès l’échauffement que je sens si je vais être dedans ou si je vais être moins bien ». « Là j’ai fait un bon échauffement avec Jérôme Delange, notre entraineur des gardiennes ». Après, le début du match a suivi le rythme de l’échauffement. On était bien dans le rythme les 20 premières minutes ». Et, « même si le premier but vient un peu couper le rythme, dans l’ensemble, je me suis bien sentie dans le match. ».
« C’est vendredi que j’ai su, officiellement, que je serait titulaire pour le match face à guingamp. »
Lui demandant quand elle a su qu’elle allait être titulaire, Kathy, cherchant à être la plus précise possible, revient sur ce qui fut à l’origine de sa titularisation : « Officieusement, mardi-mercredi, parce que, mardi, Pauline a quitté l’entraînement un peu plus tôt. Je savais qu’il y avait un petit coup de « moins bien » et quelques pépins physiques au niveau du dos. », Mais « Je l’ai su officiellement à l’entraînement de vendredi. ». Et, devançant notre question, Kathy finit : « J’ai donc eu tout vendredi et samedi pour me préparer mentalement au match. ».
« J’avais à cœur de faire ce match car mon ancienne « entraîneure », Sarah M’Barek était en face. »
Ayant encore la seconde partie de la question que nous pensions poser, « en stock », nous lui avons demandé, justement, comment elle s’était préparée mentalement depuis vendredi. A cela, Katherine, toujours aussi naturelle et honnête : « Je n’ai pas eu une préparation mentale définie et/ou prédéfinie à l’avance. Ce fut plutôt : ne pas me poser trop de questions, ne pas me trop me faire le match avant. », Avouant, ensuite, certaines motivations spéciales : « J’avais quand même à cœur de faire ce match parce que mon ancienne « entraîneure » - Sarah M’Barek – qui était mon coach à Montpellier, est l’actuelle « entraîneure » de Guingamp était en face. ». Puis, Kathy constate : « C’est marrant parce que les deux matchs que j’ai joué sont ceux contre Montpellier et Guingamp : les deux clubs auxquels j’avais un peu d’attache au niveau des joueuses, des clubs. ».
« C’est un plaisir de jouer face à Sarah M’Barek et de lui montrer que je suis toujours là ! »
Appréhendais-tu le match, justement, en te disant que c’était face à Sarah ? Kathy, très définitive : « Appréhender le fait que ce soit Sarah, pas du tout ! C’est un plaisir de jouer face à elle et de lui montrer que je suis toujours là !...Et un plaisir, simplement, de jouer, tout court ! ». « Que ce sot Guingamp ou n’importe quelle équipe, il y a le plaisir de retrouver le terrain, de voir que les efforts sont récompensés à ce moment-là. ».
« Quelque séance d’entrainement que ce soit ne remplace jamais la vérité du terrain. »
Abordant, du coup, le fait que kathy est très physique dans son entrainement – et toujours très impressionnante à ce niveau-là, Kathy, toujours aussi honnêtement : « Très impressionnante, je ne sais pas. Maintenant, quand on est deuxième gardienne, il faut aussi garder le rythme physiquement, donc j’essaie de travailler, de faire des séances en plus, à côté, pour travailler le « cardio », la « muscu ». Lucide, Kathy ajoute : « Maintenant, une séance de « cardio », de « muscu », de squash, de pompes ou de « n’importe quoi », ça ne remplace jamais la vérité du terrain ! ». Et, enchaînant, toujours à « cœur ouvert » : « Clairement, ça me manque de pas trop jouer, de moins jouer cette année, mais c’est le rôle que j’ai décidé de prendre et que j’ai décidé d’accepter dès le début de saison, quand Pauline est arrivée. ». Finissant, très « épicuriennement », sur ce point : « J’espère qu’il y aura d’autres occasions de montrer que je suis toujours là ! Je prends ce que j’ai à prendre ! ».
« Notre défaite est surtout due à des erreurs au niveau du marquage et du replacement. »
Trouvant bon de revenir, tout de même, un peu sur le match, je demande à Katherine comment elle pense que sont venus ces quatre buts qu’elle a encaissés. Kathy, révisant les buts pour les analyser et, ainsi, répondre au plus juste à notre question : « Je pense qu’il y avait quelques erreurs au niveau du marquage, au niveau du replacement défensif ou de replacement du milieu de terrain à deux, trois reprises. ». But par but, Kathy explique : « Le premier but : on fait sortir la balle alors que, défensivement, tout le monde ne sort pas, donc, inévitablement, une joueuse n’est pas hors-jeu et celle-ci reprend une frappe plein axe qui me surprend un peu. », « Le deuxième but : Guingamp profite que l’on est réduites à 10 et que notre milieu de terrain prend la place de notre arrière droit [Sarah Boudaoud, blessée et pas encore remplacée - NDLR]. Du coup ça provoque un espace et, là encore, une joueuse adverse se retrouve entre deux de nos joueuses et lâche une frappe surprise. ». « Après, pour le troisième but : la balle est « entre les deux ». Du coup je décide de sortir et je suis prise un peu de vitesse. Enfin, le quatrième but : « Sur une relance, personne n’est à la retombée, ni du premier ballon, ni du deuxième. Donc c’est un peu compliqué après. On est un peu prisent de cours et la joueuse revient seule aussi. ».
« On a du mal à se trouver toutes quand on change souvent de système. »
Justement, on se dit, depuis un certain temps, qu’il manque quelqu’un au niveau de l’attaque, mais, là, il manque aussi quelque chose en défense – qui ne manquait pas avant ! Qu’en penses-tu ? Kathy : « C’est difficile à dire « qui ne manquait pas avant », parce que, en D2, tout est plus simple ! », en effet, « Les passes moins bonnes vont quand même à une coéquipière. Les gestes techniques que l’on entreprend derrière passent parce que l’adversaire est plus faible. Donc, forcement, en D2, on a l’impression que tout va bien ! ». « Maintenant, c’est sûr que l’on ressent le fossé entre la D2 et la D1 parce que c’est moins simple derrière, il y a plus d’espaces, les joueuses adverses vont plus vite. ». De plus « Même si, en effet, il y a toujours notre base : Khaïra [Bendiaf], Adeline [Rousseau – capitaine] et Nonna [DEbonne], il y a souvent une joueuse qui change à tous les matchs, sur le côté. Donc c’est aussi un peu difficile d’avoir un repère, d’avoir une base défensive qui « roule » si elle change aussi à chaque match ! C’est aussi le problème de changer souvent de système. On a quand même du mal à se trouver toutes quand on change souvent de système ».
« Les automatismes qui ne sont pas encore là devraient venir incessamment sous peu. »
Justement, les gardiennes ont toujours un entraînement « à part ». Tu t’entraînes, des fois, avec les autres joueuses ? Vous vous concertez pour trouver des automatismes ? Kathy de répondre : « C’est vrai que moi, même si je ne joue pas, j’ai plus d’automatismes avec les joueuses de la défense étant donné que cela fait trois ans que je joue avec elles…Suivant les indications que je leurs dits, durant le match, elles me connaissent plus. ». Mais « les défenseuses apprennent à connaitre Pauline de plus en plus. Et c’est juste une question de temps. De temps pour s’habituer à la gardienne et que la gardienne s’habitue, elle, au système défensif qui est mis en place. Après ce n’est plus que de la communication. », « Certes, nous avons un [entraînement] spécifique, à part, le mercredi soir, mais tous les autres jours de la semaine on s’entraîne avec le groupe, on joue avec le groupe. Donc, normalement, les automatismes, pour ceux qui ne sont pas encore là, devraient venir incessamment sous peu. ».
« Pauline me tire vers le haut et me pousse à m’entraîner deux fois plus ! »
Profitant d’être dans le sujet du travail d’équipe, nous posons, à Katherine, une question qui nous brûlait les lèvres depuis quelques semaines, à savoir, comment se passait le travail du binôme qu’elle forme avec Pauline Peyraud-Magnin. Kathy, toujours avec cette honnêteté que nous apprécions particulièrement chez elle, nous répond – avec un léger sourire : « Clairement, son arrivée fut une petite déception, à me dire « Je me suis préparée à jouer…mais je ne vais pas jouer ». Et, poursuivant, avec cette même capacité à faire la part des choses : « C’est aussi une bonne chose car, l’année dernière, je n’avais pas du tout de concurrence – et l’on se repose énormément sur les acquis ! », Tandis que « Là, cette année, la concurrence est là et c’est moi qui essaie d’aller chercher la première place ! Du coup, Pauline me tire vers le haut, à m’entraîner deux fois plus, à être deux fois plus exigeante avec moi-même. D’autant que Pauline est très exigeante avec elle-même et a des qualités techniques très développées. Du coup, moi ça me pousse à acquérir ces qualités-là et à aller chercher une place de titulaire ! ».
« Avec Pauline, c’est une concurrence saine…mais on oublie pas que c’est une concurrence ! »
Vous échangez beaucoup ensemble, Pauline et toi ? Kathy : « Oui ! On s’entend très bien ! », « J’ai souvent été deuxième gardienne – tant à Montpellier qu’à Issy – mais j’ai toujours entretenu une très bonne relation avec l’autre gardienne, que ce soit Laetitia Philippe – à Montpellier -, Pauline, l’ancienne gardienne d’Issy-les-Moulineaux ou encore, cette année, Pauline Peyraud-Magnin. », « On se parle beaucoup. On s’entend très bien. », « Maintenant, c’est une concurrence saine ! Mais on n’oublie pas que c’est une concurrence ! On sait que chacune on est à notre poste, que celui-ci est le même poste et que l’on veut la même chose le week end ! ». Et de rappeler le point positif, principal : « Ca fait plaisir de travailler avec quelqu’un avec qui l’on s’entend très bien car ça nous pousse qu’à mieux travailler ! ».
« Aller le plus loin possible sur les matchs de la Coupe de France, en tant que gardienne, est mon objectif de cette saison. »
Après que Kathy nous ai bien redit qu’elle se sait « numéro deux » et qu’elle va reprendre cette place, avant tout, satisfaite d’avoir pu jouer – mais ne pouvant se réjouir du malheur d’autrui, d’antant plus qu’elle s’entend très bien avec Pauline Peyraud-Magnin -, nous lui avons demandé quels étaient, du coup, les objectifs qu’elle s’était fixé pour cette saison, afin que cette dernière soit la plus pleine possible. Ce à quoi, Kathy nous a bien indiqué que : « Mon objectif, il est le même depuis le début de l’année, à savoir : avoir le plus de temps de jeu possible ! », et de nous donner, en conclusion de notre entrevue, cette information – et excellente nouvelle, en perspective, pour ses fans – donc, pour nous aussi : « J’ai l’objectif de Coupe de France, puisque cela été plus ou moins convenu, sans être vraiment dit, que j’allais faire la coupe de France. ». Donc « aller le plus loin possible en coupe et aller le plus loin possible sur ces matchs-là ! ».