Juventus 3-2 Milan analyse tactique

Les bianconeri battent donc les rossoneri et continue leur course poursuite avec Naples et la Roma tandis que Milan plonge encore un peu plus dans la crise. Analyse tactique du match.

Les compositions:

847415-juventus-1.jpg   847416-ac-milan.jpg

Privé de Lichtsteiner, Conte faisait confiance à Padoin pour prendre le coté droit dans son habituel 352. La recrue basque Llorente était une nouvelle fois sur le banc et le plus mobile Quagliarella lui était préféré.

Avec sa multitude de blessés Allegri opta lui pour un 442 diamant avec un duo d'attaque Matri-Robinho en l'absence de Balotelli. Constant était préféré à Emanuelson à gauche mais la surprise venait du milieu et de l'absence de Poli auteur d'un très bon début de saison.

Le Milan démarre très fort !

Première minute de jeu et premier but ! Sur sa première possession Milan ouvre le score par Muntari. Sur l'engagement le ballon est transmis en retrait à De Jong dans l'axe qui écarte sur Abate. Va alors se passer un mouvement qu'on aura souvent vu au cours de ce match et qui était probablement programmé par Allegri: quand Abate qui est un joueur très important pour la remonté du ballon milanaise est en possession du ballon Asamoah monte rapidement au pressing sur lui laissant derrière un grand espace entre lui et Chiellini dans lequel Nocerino s'infiltre pour se libérer de tout marquage. Sur cette action Abate, pressé par Asamoah, joue rapidement long pour trouver Matri en pivot. Ce dernier s'impose devant Chiellini et dévie de la tête pour Nocerino seul à gauche. Pendant ce temps là Robinho prenait la profondeur. Après un cafouillage Montolivo écarte pour Abate qui a eu le temps de monter et qui trouve Robinho par un centre à ras de terre. Ce dernier, dos au but, décale en retrait Nocerino laissé libre par Pirlo. A droite Padoin est approximatif dans son marquage sur Muntari qui s'était projeté vers l'avant dès le début de l'action, le ghanéen frappe sans contrôle et surprend Buffon sur son petit côté.

1butmilan1.png1butmilan2.png1butmilan3-1.png1butmilan5.png1butmilan7.png

La Juventus prend le contrôle

Mais la domination du Milan n'aura pas durée plus d'une minute. Et dès l'action suivante la Juventus va également avoir une possession de balle très représentative de leur système de construction. Après la remise en jeu Pirlo va se faire presser et la balle va revenir à Bonucci. Pour gêner la relance adverse Milan, par leurs trois joueurs les plus haut (Matri, Robinho et Montolivo), va marquer les trois solutions de passes courtes du défenseur qui porte le ballon sans presser ce dernier (donc marquage sur Pirlo, Chiellini et Barzagli si Bonucci a le ballon). Mais par la qualité de relance de Chiellini et Bonucci et aussi grâce au surnombre que peuvent apporter les latéraux en revenant, ce système se montrera inefficace durant presque tout le match. Sur cette action Bonucci va profiter d'un décrochage de Tevez dans l'axe pour briser deux lignes en une passe tranchante. Pirlo va monter apporter son soutien à l'argentin pour lancer Padoin sur l'aile droite, libéré par la plongé dans la surface de Vidal qui attirer la défense, la passe sera trop profonde.

1actionjuve1.png1actionjuve2.png1actionjuve3.png1actionjuve4.png

Ainsi en phase de possession la Juventus utilise son système habituel où Pirlo reste proche des 3 défenseurs pour former un trio de relanceurs avec Bonucci et Chiellini. Avec Barzagli en plus et les descentes possibles des latéraux cette défense à trois, avec de tels relanceurs, rend tout pressing très difficile à réaliser. On a même souvent vu Chiellini se permettre de proposer au milieu de terrain devant Pirlo ou de monter balle au pied grâce aux espaces permis par leur surnombre, surtout quand Muntari tentait sans succès de presser Padoin qui descendait. Devant Vidal et Marchisio se projettent vers l'avant et les deux attaquants, très mobile, peuvent décrocher au milieu, prendre la profondeur ou se désaxer sur les cotés si besoin. Quand le ballon est perdu Marchisio, Vidal, Asamoah et Padoin n'hésitent pas à presser très haut sur le terrain, en plus des deux attaquants. Et c'est un autre avantage de ce 352 qui assure quoiqu'il arrive un bloc bas de 4 joueurs pour couvrir contre les attaques adverses.

Ce pressing haut a fait très mal au Milan et De Jong et les défenseurs, moins technique que les défensifs de la Juve, ont eu beaucoup de mal à trouver des solutions pour faire avancer le jeu. Seul Mexès y arriverait par tentative de longues passes hautes obligeant les receveurs à une vraie maîtrise technique ou à aller au duel aérien où le pivot Matri a rarement été en réussite. Mais la raison de cette difficulté à la relance fût surtout du aux mouvements de Nocerino. L'idée d'utiliser l'activité de Abate pour prendre Asamoah dans son dos était bonne mais Nocerino a fait preuve d'un sens du timing catastrophique et montait souvent beaucoup trop tôt, ne faisant qu'isolé son milieu de terrain avant que le jeu soit lancé. Montolivo descendait souvent aider à soulager ses défenseurs du pressing mais à cause des difficultés de muntari à proposer et de l'absence de Nocerino au milieu celà restait insuffisant. C'est d'ailleurs sur une récupération haute que la Juventus s'est procurée l'action qui a menée au coup-franc égalisateur.

Après un gros pressing désamorcer par Mexès pour Zapata et après avoir fait tourner le ballon sans succès l'erreur technique arriva du colombien qui transmit une passe légèrement trop profonde et trop appuyer pour Montolivo qui ne parvena pas à contrôler la balle. Marchisio récupéra le ballon et le passa à Asamoah dans le sens du jeu. Ce dernier trouva Tevez dans un axe délaisser par un Muntari trop haut et un Nocerino nul part. Tevez a pu s'engouffrer dans la brèche pendant que les milieux revenaient en catastrophe et simula sur le tacle de De Jong. Pirlo et la main pas assez ferme de Abbiati firent le reste.

1butjuve1.png1butjuve2.png1butjuve3.png1butjuve4.png

La recontre s'équilibre

Les rossoneri subissaient et avaient du mal à résister aux assauts turinois. A bout d'une demi-heure de jeu Allegri corrigea le tir et demanda à Nocerino de cesser de tenter de prendre cet espace entre Asamoah et sa défense. Le Milan gagnait une solution pour resister au pressing qui devint de moins en moins dense et un renfort mieux placé pour le replis défensif. Le jeu s'équilibra alors entre deux équipes qui se neutralisaient.

Mais c'est encore sur une perte de balle dans ses premiers mètres que Milan concédera son deuxième but à la 70ème minute. Abate sans solution face au pressing s'appuya sur Zapata derrière lui et ce dernier fit une nouvelle passe approximative (et avait déjà concédé une autre action peu de temps avant sur un autre déchet technique) à Montolivo qui manqua de nouveau son contrôle. Marchisio pressait dans son dos et pris le ballon pour le laisser à un Vidal dans le sens du jeu. Il servit Giovinco qui effaça Zapata et ajusta un Abbiati impuissant.

2butjuve1.png2butjuve3.png2butjuve5.png2butjuve6.png

Le tournant

5 minute plus tard Giovinco, auteur d'une rentrée fracassante, trouvé par Pirlo entre De Jong et Montolivo, élimine d'un contrôle Mexes qui fait faute. Le français prend son deuxième carton rouge du match synonyme d'expulsion. Sur le coup-franc Pirlo trouve la barre qui rebondi sur Chiellini qui n'a aucun mal à marquer dans le vide. Le match était fini.

Les bianconeri se contentèrent par la suite de défendre et de faire tourner le ballon et ont été surpris sur une erreur de Pogba qui tarda trop à lâcher son ballon dans ses derniers mètres. Muntari pris possession du ballon et frappa devant la surface de réparation, Buffon était une nouvelle fois battu sur son petit coté mais c'était bel et bien trop tard pour le Milan.

Milan AC Juventus Turin Calcio Serie A Milan Juventus

2 votes. Moyenne 4.00 sur 5.

Ajouter un commentaire