Javier Zanetti, El Tractor
- Le 11/05/2014
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Le 10 mai 2014 restera dans l'Histoire du football comme le dernier match au Giuseppe Meazza de Javier Zanetti. Après 19 ans à l'Inter dont 15 comme capitaine, 857 matchs, 4 ou 5 Scudetti, 4 Coppe Italia, 4 Supercoupes Italiennes, 1 Coupe UEFA, 1 Champion's League et 1 Mondial pour Clubs, ce joueur légendaire faisait ces adieux à son public sous ses couleurs de toujours. Première recrue du président Massimo Moratti, il prend sa retraite six mois après ce dernier, symbole d'une ère et d'une page qui se tourne. Retour sur l'un des joueurs les plus sous-estimés de tous les temps.
Mais tout d'abord, la fête de hier soir, avec un patch "JZ4" sur les manches de tous ses coéquipiers et un maillot personnalisé "J.Zanetti 4 Ever". Une fête qui commence mal puisque Pupi, comme le surnomment ses fans, démarre sur le banc et qu'après seulement deux minutes de jeu, Biava ouvre la marque pour les visiteurs. Mais l'Inter reprend les choses en main et deux sublimes passes de Kovacic sont transformées en but par Palacio puis Icardi, avant que le premier ne s'offre un doublé sur un nouvel errement défensif des biancocelesti. En seconde mi-temps, Hernanes alourdit la marque d'une belle frappe de loin, mais le véritable évènement est la rentrée de Zanetti à l'heure de jeu. Acclamé par tout le stade sur chaque ballon, Saverio s'offre quelques-unes des chevauchées sur le côté dont il a le secret. Le match fini, tous ses coéquipiers se rassemblent dans le rond central, le tapis rouge et le maillot géant du capitaine sont sortis et le Meazza se pare de lumières pour son héros. Zanetti fait son entrée et prononce un discours, retraçant les désillusions et les joies de sa vie privée et publique : la mort de sa mère, le 5 mai 2002, le Triplete de 2010. Il doit faire de gros efforts pour retenir ses larmes. Finalement, ses coéquipiers le portent en triomphe et l'histoire de Zanetti à Milan s'achève ainsi, en attendant le dernier acte de sa carrière de joueur dimanche prochain, au Bentegodi de Vérone.
Un mot aussi sur les autres partants de la Grande Inter de Mourinho. Walter Samuel, "Wally", à l'Inter depuis 2005, devrait s'en aller à la Fiorentina en fin de contrat. Malgré ses très beaux restes, ses blessures à répétition ont poussé la direction du club à ne pas le prolonger. De même pour Diego Milito, qui va lui retourner en Argentine dans son club formateur, le Racing. Depuis sa blessure contre Cluj l'an dernier, le Principe di Milano, le héros du Bernabeu n'a pas réussi à récupérer son niveau. Castellazzi, deuxième puis troisième gardien et homme de vestiaire, s'en ira également et devrait intégrer le staff. Enfin, Esteban Cambiasso, "Cuchu", est lui toujours en suspens et a beaucoup joué cette saison, mais le fait que Zanetti l'ait salué durant son discours avec les trois autres partants signifierait que lui aussi prévoit un départ, en Argentine ou en retraite.
1982-1995 : Les premiers pas
Javier Zanetti est né le 10 août 1973 à Buenos Aires dans une famille défavorisée de la capitale. À l'âge de neuf ans, il est approché par son club de cœur, l'Independiente, et intègre le centre de formation. Polyvalent, il peut évoluer à la fois au milieu de terrain et sur les côtés de la défense. Mais en 1989, le club décide de ne pas miser sur lui, le jugeant trop frêle. Après un an à étudier et à aider son père maçon, il revient dans le football en 1991, dans l'équipe réserve du club de Talleres, où évolue son frère Sergio. C'est une pleine réussite et la saison suivante, il évolue en équipe première, en seconde division. Il marque son premier but le 20 mars 1993 contre l'Arsenal de Sarandì. Son année est impressionnante et il est une grande promesse. En fin de saison, il est recruté par Banfield, en première division. Il devient tout de suite un titulaire indiscutable et après une première saison pleine de succès, il obtient même sa première convocation avec l'Albiceleste le 16 novembre 1994. Javier est l'un des plus grands espoirs argentins et de nombreux clubs européens lui font les yeux doux.
1995-1997 : L'arrivée à l'Inter et les premières désillusions
Il débarque à l'Internazionale Milano le 5 juin 1995 en tant que première recrue du président Moratti, en compagnie de Sébastien Rambert. Mais avant de s'acclimater à l'Italie, il vole en Uruguay pour disputer la Copa América, perdue aux tirs au but contre le Brésil en quart de finale. Précédemment, il marque son premier but international le 22 juin, dans un amical de préparation contre la Slovaquie.
La loi de l'époque limitant le nombre d'étrangers titulaires à trois par équipe, Zanetti est pressenti pour partir en prêt, Roberto Carlos, Paul Ince et Sébastien Rambert faisant déjà partie de l'équipe. Mais sa préparation impressionne l'entraîneur Ottavio Bianchi, qui décide de le retenir dans le groupe. Le 27 août 1995, il dispute son premier match en Serie A, 1-0 à San Siro contre le Vicenza grâce à un but de Roberto Carlos. Le 3 décembre 1995, il marque à la maison son premier but nerazzurro contre la Cremonese. Malgré une saison difficile conclue à la septième place et deux changements d'entraîneur, Zanetti s'impose à la surprise générale comme un élément incontournable de l'équipe. La saison suivante se passe mieux pour l'Inter : après une troisième place en Serie A, l'équipe atteint la finale de Coupe UEFA, perdue aux tirs au but contre Schalke 04. Le président Moratti veut désormais passer à la vitesse supérieure et s'en donne les moyens.
1997-1998 : Ronaldo et la Coupe UEFA
À l'été 1997, de grandes recrues arrivent à l'Inter : Diego Simeone, Alvàro Recoba, mais par-dessus tout Ronaldo, Il Fenomeno, le meilleur joueur du monde. Grâce à lui, l'Inter domine la première partie de championnat, avant d'être rattrapée par la Juve. Quatre journées avant la fin, les deux équipes ne sont séparées que d'un point et s'affrontent au Delle Alpi de Turin. Del Piero ouvre la marque, mais en seconde mi-temps, Ronaldo est mis à terre par Iuliano dans la surface. L'arbitre ne siffle pas, mais accorde juste après un pénalty contestable à la Juve, arrêté par Pagliuca. La Juve remporte le match et l'Inter voit s'envoler les espoirs d'un scudetto attendu depuis 1989. Pour Zanetti, la désillusion est terrible. Heureusement, la consolation arrive le 6 mai à Paris. En finale de Coupe UEFA, l'Inter terrasse la Lazio grâce aux buts de Zamorano, Ronaldo et... Zanetti. C'est son premier trophée à l'Inter. Durant l'été, Javier dispute le Mondial 1998 en France avec l'Argentine. Après avoir marqué un but décisif contre l'Angleterre en huitième, lui et sa sélection sont éliminés en quart par les Pays-Bas de Bergkamp. Après la saison de la consécration, Zanetti pense que la victoire en UEFA marque l'ouverture d'un cycle victorieux pour l'Inter. Mais il en est autrement.
1998-2001 : Déceptions en série
Malgré l'arrivée de Roberto Baggio, avec qui Saverio noue une forte amitié, l'Inter va mal et termine la saison à une très décevante huitième place, occasionnant une nouvelle valse des entraîneurs. Les blessures poursuivent Ronaldo qui n'arrive pas à trouver la même continuité que l'an passé. Pour Zanetti, le point positif de la saison arrive le 28 octobre 1998 : en Coppa Italia, il porte le brassard de capitaine pour la toute première fois contre Castel di Sangro. Durant l'été, il dispute la Copa América au Paraguay et est une nouvelle fois prématurément éliminé par le Brésil. Bergomi et Pagliuca quittent l'équipe, faisant de Zanetti le nouveau capitaine de l'Internazionale. L'année suivante, l'équipe se renforce avec l'arrivée sur le banc de Marcello Lippi, accompagné de joueurs comme Vieri, Seedorf, Cordoba ou Di Biagio. Sans compétition européenne, l'Inter n'arrive tout de fois pas à faire mieux qu'une quatrième place, remportant tout de même les barrages pour la Champion's League contre Parma. L'équipe atteint également la finale de Coppa Italia, perdue contre la Lazio. Mais un véritable drame se produit durant cette saison : Ronaldo se blesse au genou contre Lecce dès le début, six mois d'absence. À son retour en finale de coupe, son genou cède encore et nécessite une nouvelle opération : l'indisponibilité de l'as brésilien sera de plus d'un an. Désormais, la plupart donnent pour fini le Fenomeno, et l'Inter avec lui.
La saison 2000-2001 débute avec trois défaites consécutives : élimination précoce de Champion's League au tour préliminaire, défaite face à la Lazio en Supercoupe et enfin revers lors de la première journée de Serie A. Lippi est renvoyé et Marco Tardelli le remplace. La saison est turbulente et se conclue à une anonyme cinquième place synonyme de Coupe UEFA, l'Inter perdant notamment le derby retour sur le score tennistique de 6-0. Au mercato, le Real Madrid courtise fortement Zanetti, mais ce dernier refuse les offres mirobolantes des blancos pour rester chez lui, à Milan.
2001-2004 : Si près du but...
Lors de la saison 2001-2002, l'Argentin Hector Cùper s'installe sur le banc. Il parvient à créer un collectif ordonné à partir des individualités de l'Inter, grâce notamment à un Christian Vieri en forme stratosphérique et au retour de Ronaldo en fin de saison. L'équipe est éliminée en demi-finales de Coupe UEFA, mais lutte pour le scudetto toute la saison en compagnie de la Juve et de la Roma. À l'avant-dernière journée, le classement indique Inter 69, Juve 68 et Roma 67. Dénouement le 5 mai 2002. L'Inter joue à Rome contre ses amis de la Lazio, en course pour une place en Coupe UEFA. La Juve se déplace à Udine et la Roma affronte le Torino, deux équipes sans objectif. L'Inter se porte deux fois devant grâce à Vieri puis Di Biagio, mais est rejointe au score deux fois. Alors, l'impensable se produit : la Lazio l'emporte 4-2. La Juve et la Roma gagnent, les bianconeri sont champions d'Italie et l'Inter chute à la troisième place. Les nerazzurri sont en pleurs. 13 ans plus tard, l'Inter court toujours après son 14ème scudetto. Pour Zanetti, c'est la plus grande déception de sa carrière. Et l'année maudite se poursuit : au Mondial nippo-coréen, l'Argentine de Bielsa est éliminée dès la phase de poules par la Suède. C'est le dernier pour lui.
La saison suivante, Ronaldo part au Real Madrid après une Coupe du Monde sublime. Pour le remplacer, Cùper mise sur Hernan Crespo. Cannavaro arrive de Parma, tandis que Seedorf rejoint le Milan. L'Inter part fort en championnat et occupe la première place quelques semaines, mais la Juve se réveille et finit 7 points devant. C'est en Champion's League qu'arrivent les majeures satisfactions : l'Inter menée par Vieri dans sa meilleure saison passe successivement les préliminaires et les deux phases de poule, terminant première puis deuxième. En quart de finale, le but à l'extérieur offre la qualification contre Valence et offre une confrontation historique face au Milan en demi. L'Inter, qui attend une finale de C1 depuis 1972, échoue tout près du but : après deux matchs nuls, le but à l'extérieur est cette fois fatal aux nerazzurri, alors que les équipes jouent dans le même stade ! Une nouvelle saison positive au dénouement décevant pour Zanetti, qui court toujours après le scudetto et n'a gagné qu'une Coupe UEFA en huit ans. Sur le plan personnel, il a néanmoins l'honneur de devenir le capitaine de la sélection argentine.
En 2003-2004, l'Inter retombe après deux saisons passées à rêver de titre. L'équipe termine à la quatrième place en championnat, et atteint la demi-finale de Coppa Italia et les quarts de Champion's League. Hector Cùper est licencié durant la saison, remplacé par Verdelli puis Zaccheroni. La bonne note vient d'Adriano, qui se révèle un bomber de talent. Après neuf ans d'insuccès, Moratti, las, laisse son rôle de président à la légende Giacinto Facchetti pour n'être plus que simple propriétaire. Mais c'est le début d'une nouvelle ère : l'ancien capitaine de l'Inter, moins impulsif et meilleur gestionnaire, jette les bases d'un cycle gagnant. En fin de saison, Zanetti dispute la Copa América sous les ordres de Pekerman, et la perd une fois de plus contre le Brésil : défaite aux tirs au but. Le capitaine de l'Inter semble maudit.
2004-2006 : Coppe Italia et Calciopoli
À l'été 2004, sous l'impulsion du nouveau président, l'Inter effectue une série de bons coups qui tranchent avec les nombreux bidoni des dernières années. Le jeune Roberto Mancini, vainqueur de la Coppa Italia avec la Lazio, s'installe sur le banc. Avec lui, de nombreux joueurs importants dont les meilleurs seront Cambiasso, Samuel et Veròn. L'Inter finit à la troisième place et accède aux quarts de finale de Champion's League, mais surtout, remporte son premier trophée depuis 7 ans : la Coppa Italia. La finale retour contre la Roma se joue sans Zanetti, parti jouer la Coupe des Confédérations et qui ne lève donc pas son premier trophée comme capitaine. L'Argentine arrive en finale, et encore une fois, Zanetti s'incline contre le Brésil.
Lors du mercato estival, l'Inter recrute Samuel, Figo, Julio Cesar ou encore Maxwell. Elle se sépare de Vieri, parti au Milan, et de plusieurs joueurs décevants et superflus. La saison débute avec une victoire en Supercoupe contre la Juve grâce à un but de Veròn lors des prolongations. L'équipe finit une nouvelle fois troisième en championnat et arrive jusqu'en quarts en Europe. Elle remporte sa seconde Coppa Italia consécutive, et cette fois-ci Zanetti est bien là pour la lever au ciel. En fin de saison, un scandale renverse le football italien : Calciopoli. Plusieurs équipes, parmi lesquelles la Juve, le Milan, la Lazio et la Fiorentina sont accusées d'avoir faussé les désignations arbitrales. Les bianconeri sont rétrogradés en Serie B et les autres équipes subissent des pénalisations. Le championnat 2004-2005 est non attribué, et celui 2005-2006 revient à l'Inter : le scudetto est finalement arrivé, sur tapis vert. Moratti, qui revient comme président, définit l'Inter comme "l'équipe des honnêtes". Cependant, ce bonheur est entaché d'une grosse déception pour Zanetti : Pekerman l'exclut de la liste du Mondial 2006 à la surprise générale.
2006-2009 : Domination domestique
Au mercato, l'Inter championne d'Italie sur tapis vert se renforce dans le but de légitimer ce titre sur le terrain : Maicon, Grosso, Vieira, Dacourt et Ibrahimovic rejoignent le club, ainsi que Crespo de retour. Mancini est confronté à des problèmes de riche, mais la place de Zanetti est garantie. La saison s'ouvre avec un 4-3 sur la Roma en Supercoupe après prolongation. L'Inter écrase le championnat de tout son poids : record de victoires consécutives italien et européen (17), de victoires à l'extérieur (15), de victoires consécutives à l'extérieur (11), de victoires (30, battu cette année par la Juve), de journées d'avance dans le sacre (5), de points d'avance sur le dauphin (22) et de points en absolu (97, menacé cette année par la Juve) : le premier scudetto de Zanetti sur le terrain, 12 ans après son arrivée, est gagné avec la manière. L'Inter est une machine inarrêtable en Serie A, mais connaît une petite déception en Champion's League où elle est éliminée en huitièmes de finale par Valence. En Coppa Italia, la Roma prend sa revanche en s'imposant 6-2 à l'aller, rendant le 2-1 de l'Inter au retour anecdotique. Zanetti fait son retour en sélection pour la Copa América 2007, où il atteint la finale, évidemment, et perd contre le Brésil, évidemment. Il récupère également son brassard de capitaine de l'Albiceleste après la retraite d'Ayala.
La saison suivante marque le retour de la Juve en Serie A et l'absence de pénalisations pour le Milan champion d'Europe : la concurrence s'annonce féroce pour le titre. L'Inter salue Grosso et Recoba mais recrute Chivu et Suazo. En août, elle perd la Supercoupe contre la Roma. En championnat, l'Inter prend les commandes dès la sixième journée et ne lâche plus la tête. Mais alors que le titre semble en poche, elle se relâche et permet à la Roma d'effectuer une remontée spectaculaire. À la dernière journée, les giallorossi sont champions durant 30 minutes, avant qu'un doublé d'Ibra ne soulage tout le peuple nerazzurro. Troisième scudetto consécutif pour Zanetti. Cependant, il perd le brassard en sélection sur demande du sélectionneur Diego Maradona, au profit de Mascherano. En Coppa Italia, l'Inter atteint pour la quatrième fois consécutive la finale mais s'incline encore contre la Roma. En Champion's League, elle est encore éliminée en huitièmes, cette fois-ci par Liverpool. À la fin de la saison, Mancini quitte le club et est remplacé par le Portugais José Mourinho.
L'Inter recrute mal en 2008-2009 : Muntari, Mancini et Quaresma, tous les trois décevants. Suazo et Recoba quittent le club : l'équipe reste globalement inchangée. En Supercoupe, l'Inter s'impose contre la Roma aux tirs au but : Zanetti marque le pénalty décisif. Le championnat est gagné sans grande difficulté grâce à la saison décevante de la Roma, mais l'Inter est sortie par la Sampdoria en Coppa et par Manchester United, tenant du titre et futur finaliste, en Champion's League. L'Inter n'a pas gagné la compétition depuis 44 ans et Moratti s'impatiente. Durant cette période, Zanetti dispute en outre 137 matchs consécutifs en Serie A, pilier indispensable de son équipe malgré l'âge.
2009-2010 : Le Triplete
Désormais, l'objectif est clair pour Zanetti et l'Inter : la Ligue des Champions, que l'Inter a gagné pour la dernière fois en 1965. L'Inter opère une véritable révolution : Maxwell, Burdisso, Figo, Dacourt et Crespo quittent le club. Surtout, Ibrahimovic part au Barça contre Eto'o et 45 millions. L'Inter recrute à la perfection : en plus du Camerounais, Lucio, Thiago Motta, Sneijder et Milito, qui s'imposent tous dans l'équipe. Mais le début est poussif : la Lazio remporte la Supercoupe et l'Inter frise l'élimination en poules en C1, dans un groupe composé du Barça, du Dynamo Kiev et du Rubin Kazan. Finalement, l'équipe monte en puissance et garde la tête du championnat à partir de la 8ème journée. En huitièmes de finale, l'équipe brise son tabou et élimine le Chelsea d'Ancelotti grâce à deux victoires. Les quarts de finale se passent sans problèmes face au CSKA Moscou. Mais le dur arrive : en avril, l'équipe lâche du leste en championnat et se fait dépasser par la Roma. Entre temps, l'Inter réalise l'exploit et bat le Barça de Guardiola 3-1 à Milan. Dans la semaine qui suit, la Roma se fait remonter à domicile face à la Sampdoria et l'Inter arrache sa qualification à 10 contre 11 au Camp Nou : le miracle est réalisé, Messi et consorts sont éliminés et la finale est là. L'Inter reprend la tête du championnat en battant la Lazio, puis s'impose à Rome contre la Roma en finale de Coppa Italia grâce à un but de Milito : le premier titre de 2010. Deux semaines plus tard, Milito ouvre encore la marque à Sienne à la 38ème journée et permet à l'Inter de remporter son cinquième scudetto consécutif : doublé. Enfin, le 22 mai 2010, c'est la consécration : un doublé du Principe Milito, encore et toujours, terrasse le Bayern et offre à l'Inter un triplé historique et unique en Italie, ainsi que sa première Champion's League depuis 45 ans, la troisième. Zanetti et ses coéquipiers sont en larmes, c'est un véritable exploit gravé à jamais dans l'Histoire du football. 15 ans après son arrivée sur la pointe des pieds à l'Inter, Zanetti a 36 ans et il a tout gagné. Mais cette saison parfaite est gâchée par Maradona, qui décide de façon incompréhensible d'exclure Zanetti et Cambiasso du groupe pour le Mondial 2010.
2010-2014 : Fin de cycle et départ
Mourinho quitte le club et est remplacé par Benitez. Après une saison pleine de succès mais longue et éprouvante, l'Inter fait l'erreur de ne pas renouveler son groupe et démarre par une victoire en Supercoupe Italienne contre la Roma mais une défaite en Supercoupe d'Europe face à l'Atlético. L'Inter prend rapidement la tête, mais la laisse vite au Milan qui remporte le derby aller : les nerazzurri sont au plus mal et pointent à plus de dix longueurs de retard sur leurs cousins à la fin de la phase aller. En Europe, l'Inter s'impose de justesse face à Tottenham à San Siro après avoir mené 4-0 et s'écroule au retour : l'équipe est deuxième de son groupe. Benitez remporte le Mondial pour Clubs, mais c'est déjà trop tard : les joueurs sont contre lui et il est licencié. L'ancien joueur, dirigeant et entraîneur du Milan Leonardo le remplace. Au milieu de tout ça, Zanetti reste fidèle à son poste de capitaine, mais sur le terrain, il est baladé entre le milieu et la défense, donnant cependant toujours satisfaction. Au mercato d'hiver, Pazzini, Nagatomo et Ranocchia signent. L'Inter remonte en championnat et élimine le Bayern en Champion's League dans une double confrontation rocambolesque. Au moment où les nerazzurri semblent revenir à leur niveau, ils s'écroulent : défaite 3-0 dans le derby synonyme de perte du scudetto et deux défaites face à Schalke 04 en quarts de finale. L'Inter finit le championnat à la deuxième place, mais se console avec une victoire en Coppa Italia contre Palermo. En fin de saison, Zanetti dispute sa énième Copa América, mais l'Argentine déçoit et sort en quarts face à l'Uruguay. Dans la foulée, Javier met fin à sa carrière internationale. Avec 145 matchs, il est le joueur le plus capé de l'histoire de l'Albiceleste. C'est également le joueur argentin avec le plus de matchs en Copa América, 22, et en Coupe des Confédérations, 8.
La saison suivante, Leonardo part comme dirigeant au PSG et Gasperini arrive sur le banc. Eto'o quitte le club, remplacé par Forlan. Ricky Alvarez, Poli et Zarate arrivent, tandis que Materazzi et Pandev font aussi leurs bagages. La saison débute très mal avec une défaite en Supercoupe contre le Milan, en Champion's League contre Trabzonspor et un départ calamiteux en Serie A. Gasperini est très vite licencié et remplacé par Claudio Ranieri, qui redresse la barre et parvient à replacer l'Inter dans le top 5, sans qu'elle s'approche jamais de la tête néanmoins. En Ligue des Champions, le club sort premier de son groupe. Le mercato d'hiver voit les départs de Coutinho et Motta et les arrivées de Juan Jesus et Fredy Guarin. Mais après un bon début d'année, la situation se détériore une fois de plus pour l'Inter qui est éliminée par Marseille en Europe et aligne une série de huit défaites consécutives. Le 26 mars, la défaite contre la Juve signe la fin du parcours de Ranieri, remplacé par l'entraîneur de l'équipe jeune Andrea Stramaccioni. Zanetti, une fois de plus, est l'un des seuls points positifs de la saison, qui voit l'Inter terminer à la sixième place.
L'année suivante, Zanetti continue d'être utilisé avec insistance par son entraîneur malgré les trois compétitions disputées par l'Inter et la défense à trois privilégiée par Stramaccioni. Malgré quelques inconstances, l'équipe démarre bien en championnat et le 3 novembre 2012, elle est la première à faire chuter la Juve au Juventus Stadium, 3-1. Ce succès la porte à -4 des champions en titre, mais une défaite contre l'Atalanta ramène l'Inter les pieds sur terre. Jusqu'en janvier, l'équipe continue de naviguer de la quatrième à la deuxième place, se qualifiant pour les seizièmes de finale d'Europa League et pour les demi-finales de Coppa Italia. Au mercato d'hiver, Sneijder part pour Galatasaray. Mais en seconde partie de saison, l'Inter s'écroule à cause d'une avalanche de blessures et d'erreurs individuelles en série, finissant le championnat à une calamiteuse neuvième place. La Roma et Tottenham sont les bourreaux des nerazzurri en coupes. Pour couronner le tout, le 28 avril 2013, Javier Zanetti se rompt le tendon d'Achille du pied gauche lors d'une défaite contre Palermo. Le joueur a besoin d'une opération et sera absent pour huit mois : à presque 40 ans, sa carrière est en danger.
Mais Zanetti ne se laisse pas abattre et fait tout pour revenir sur les terrains. Finalement, le 9 novembre 2013, lors d'une victoire 2-0 contre Livorno, Zanetti effectue son grand retour sous les ordres de Walter Mazzarri. L'Inter est solide mais manque de continuité et ne parvient jamais à s'extraire au-delà de la cinquième place, malgré un effectif de qualité. Zanetti garde des séquelles de sa grave blessure et joue peu, presque jamais titulaire, il n'a que des bouts de matchs. Le 6 mai 2014, il annonce sa retraite en fin de saison. Après ses adieux, il est désormais destiné à devenir le vice-président de son club de toujours, et son éternel numéro 4 pourrait être retiré par le club comme le 3 de Giacinto Facchetti.
Durant ses 22 ans de carrière, dont 19 à l'Inter et 16 en sélection, Zanetti a disputé 1113 matchs, faisant de lui l'un des joueurs avec le plus de présences de l'Histoire. Il est le recordman des matchs avec l'Inter, 857, avec l'Albiceleste, 145, et a porté pendant une décennie au moins le brassard de ces deux institutions du football. Il est le deuxième joueur le plus capé de l'Histoire de la Serie A avec 617 matchs, et, cela va sans dire, le premier étranger. Durant toute sa carrière, Zanetti a été un exemple de loyauté et de professionnalisme, n'abandonnant jamais l'Inter dans les moments les plus durs malgré les offres des meilleurs clubs au monde comme le Real Madrid, allant jusqu'à s'entraîner le jour de son mariage. Il est devenu une icône unanimement reconnue dans le monde du football, une des légendes de ce sport. Il fait également partie des plus grands joueurs de l'Histoire au poste d'arrière droit, ainsi qu'au milieu du terrain. Son endurance, sa conduite de balle et son aisance technique lui ont permis d'évoluer au plus haut niveau presque sans interruption, et surtout, sans jamais prendre une ride. De la part de tout les amateurs de football, Javier Zanetti, bravo et merci.