[Interview] Emmanuel Gros, entraîneur du club de Nîmes Métropole
- Le 14/04/2015
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Interview d'Emmanuel Gros (entraîneur de Nîmes Métropole), par Christian Estevez & Stephane, sur Total-Futbol - La webradio à l'occasion du focus sur le match Olympique Marseille - Nîmes Métropole, du 12 avril 2015.
Extrait de l'émission du 7 avril 2015.
Présentez-vous
Je m'appelle Emmanuel Gros, je suis entraîneur de l'équipe première de foot féminin Nîmes Métropole Gard depuis 6 saisons maintenant je crois. j'entraîne depuis 3 ans avec Gilles Agniel et également Gabrielle Taves qui s'occupe de toute la préparation physique de l'équipe première et également de l'ensemble du club.
Présentez-nous votre carrière dans le football
Je suis arrivé dans le foot à l'âge de 15 ans à Nîmes Olympique, auparavant je jouais dans le village où j'habitais, à Anneyron dans la Drôme. Je suis arrivé dans le centre de formation de Nîmes à l'âge de 15 ans, j'y ai joué des cadets jusqu'en deuxième division, ensuite je suis parti à Dijon l'année de la fusion entre les deux clubs de Dijon (le FC Dijon et le Cercle ont donné le TFCO). J'ai ensuite joué à Tours, le soleil me manquait donc je suis revenu à Beaucaire à coté de Nîmes, on était en CFA et on est monté en national. J'ai fait Martigues et j'en avais un petit peu marre du foot et du milieu qui n'était pas trop à mon image. J'ai donc terminé ma petite carrière dans un petit club à coté de Nîmes qui s'appelle Bagnoles sur Cèze parce que j'avais promis au président de l'époque que j'irais joué au moins une saison avec lui. On est même monté d'une division (de DH à CFA 2), on m'a demandé de faire une saison supplémentaire et j'avais vraiment envie de "rentrer dans la vraie vie". J'ai donc arrêté et j'ai commencé à travailler.
Votre motivation était qu'il y avait d'autres choses dans la vie, que le football n'est pas la "vraie vie" ?
J'avais conscience du niveau, arrivé à un certain temps quand on voit qu'on ne passe pas le niveau D2, il faut se rendre à l'évidence, être lucide et penser à l'avenir, c'est pour ça que j'avais envie de travailler. Il me semblait avoir fait le tour du milieu du foot et j'ai décidé d'arrêter et complétement. Depuis je n'ai pas rejoué au foot, ne serait-ce qu'avec les anciens de Nîmes ou pour aller m'amuser, ça ne m'intéresse pas du tout.
Qu'est ce qui vous a amené au foot féminin ?
Mon frère était aussi un ancien joueur de Nîmes et était à la base entraîneurs des filles, un jour il m'a demandé de venir voir, de venir donner un petit coup de main. Au début j'étais plutôt réticent car je n'avais pas vraiment envie de replonger dans le foot. J'ai été voir un entraînement, puis un match et je me suis aperçu que le niveau était très agréable et j'étais très surpris. De fil en aiguille on se prend au jeu et je suis toujours à l'heure actuelle à la tête de l'équipe première.
Nîmes c'est chez vous, vous avez votre soleil, est-ce que vous songez quitter Nîmes pour l'instant ?
Quitter la ville de Nîmes non parce que mon épouse travaille sur Nîmes, nos enfants sont scolarisés donc ce n'est pas d'actualité. Après on ne sait pas ce qui peut se passer par rapport au foot, on ne sait pas ce qui va se passer l'année prochaine, si on continuera avec le foot féminin, si on arrêtera. Je vis au jour le jour et le foot n'est pas aujourd'hui ma priorité parce que je travaille à coté, je suis commercial pour un laboratoire de chimie. On va dire que le foot est une passion plus que mon travail actuellement.
Actuellement, à quelques exceptions près, on ne vit pas du football féminin. Est-ce que vous partagez des expériences de la vie pour toutes vos joueuses car ce n'est qu'une minorité de joueuses qui peuvent vivre du football féminin exclusivement ?
On partage notre expérience de ce qu'on a vécu chez les garçons. Nos filles sont lucides, si arrivées à 25, 26, 27 ans elles sont encore chez nous, c'est qu'elles n'ont pas les capacités pour aller plus haut. La plupart de nos joueuses, soit elles travaillent à coté soit elles font leurs études donc c'est en priorité le travail les études et après c'est le foot. On est très clair avec Gilles (Agniel) en début de saison, ce sont en priorité le travail ou les études et le foot vient après. Si un jour une fille nous dit qu'elle ne pourra pas venir à l'entraînement parce qu'elle a beaucoup de travail ou beaucoup de devoirs, on le comprend tout à fait. Après c'est une relation de confiance entre le staff et les joueuses, on sait très bien qu'aujourd'hui des filles ne sont pas là pour tricher car ça ne dure qu'un temps et on s'en apercevra et elles seront écartées du groupe. C'est cette relation de confiance qui nous permet d'avancer et de progresser comme on le fait actuellement à Nîmes Métropole.
Vous parliez de ces joueuses qui travaillent, je rebondis alors sur un statut que Shirley Cruz (joueuse costaricienne du PSG) qui demandait des dons pour cette équipe costaricienne qui va partir à la Coupe du Monde. En effet, les joueuses vont devoir quitter leur travail pour partir à cette compétition. Comment voyez-vous cela ?
Je sais pas exactement ce qu'il se passe, mais est-ce qu'elles auront la possibilité de retrouver leur travail après la Coupe du Monde ? C'est un arrangement qu'il faut faire avec l'employeur parce que c'est fabuleux de pouvoir vivre une Coupe du Monde avec son équipe nationale. A mon avis il doit y avoir un arrangement pour, pendant la préparation et la Coupe du Monde, mettre leur travail de coté et le récupérer ensuite.
Cependant aujourd'hui, quitter son travail pour la Coupe du Monde quand on voit la difficulté pour retrouver un travail, ça me parait compliqué.
L'interview est disponible dans le lien ci-dessous en intégralité avec notamment les questions d'avant-match du match Nîmes Métropole - Olympique de Marseille (score final 1-1).