Gillot et les Girondins: la rupture?

Après une première partie de saison satisfaisante malgré l'élimination précoce en Europa League et une fin de saison 2013 canon, les Girondins de Bordeaux sont dans le dur en ce début d'année 2014.Humiliation en Coupe de France, prestations décevantes en Ligue 1, direction déconnectée des réalités et enfin coup de gueule de Gillot, tous les indices sont bons pour une fin de relation entre les Girondins et le technicien nordiste en fin de saison. La fin d'un cycle?


 
19 fèvrier 2014, Plaine du Haillan, l'entrainement des Girondins se déroule normalement au programme travail technique sous la houlette du duo Lobello-Bénédet et préparation physique concoctée par Eric Bédouet avant de finir sur une opposition sur terrain réduit (moitié de terrain).
Occasion pour Francis Gillot de construire son futur 11 de départ avant la réception d'Evian Thonon Gaillard samedi (20h) avec pour composition Carrasso-Pellenard-Henrique-Sané-Mariano-Traoré-Sertic-Saivet-Maurice Belay-Hoarau-Diabaté. De cette composition nous pouvons voir plusieurs confirmations, tout d'abord celle de l'émergence du jeune Théo Pellenard (19 ans) au poste d'arrière gauche, symbole d'une perte de confiance du technicien bordelais envers le duo Orban-Poundjé trop souvent suspendu, trop peu efficace.Mais la principale attraction de cette composition est l'association entre Guillaume Hoarau et Cheikh Diabaté, les deux géants des Girondins censés fatigués et pesés sur les défenses adverses tout en étant efficace dans la conservation du ballon afin de faire remonter le bloc et dans le jeu aérien, un travail qu'un certain Marouane Chamakh n'aurait pas renié malgré le léger stéréotype de la tactique sur la durée.
Cependant cette opposition n'eut rien de très concret avec beaucoup de déchets dans la construction du jeu, devant le but, de désorganisation tactique dans le placement et cela Francis Gillot le voit depuis trop longtemps pour ne pas exprimer sa colère à la fin de la séance.Prenant à partie ses joueurs dans le rond central, Gillot déversa sur ses joueurs ses 4 vérités tout en vérifiant que les journalistes et spectateurs l'entendent bien afin de mettre les joueurs face à leurs responsabilités.Premier reproche: le manque d'humilité et de bon sens dans le jeu "On ne cesse de vous demander de jouer à deux touches de balle mais vous préférez vous prendre pour Zorro! Mais si l'un de vous était capable de dribbler trois défenseurs pour faire gagner le match à lui tout seul, on le saurait! Vous regardez la Ligue des Champions? Vous avez vu Thiago Motta?" signifiant du coup à ses joueurs l'immense fossé entre ce qu'ils sont et ce qu'ils croient être dénonçant une certaine suffisance bien connue du football français...
Autre cible du lynchage de Gillot en la personne d'André Biyogho Poko qui s'est fait littéralement remettre à sa place par son entraineur "Tu ne cours plus et quand tu perds le ballon, tu fais semblant d'etre blessé" mettant ainsi le doigt sur une base essentiel du football, la régularité et cela André Biyogho Poko auquel Francis Gillot fondé de grands espoirs n'en a pas eu, laissant un goût amer chez le nordiste.
Pour finir, Gillot mis le groupe face à ses responsablités de candidat potentiel à l'Europe en rappelant le début 2014 catastrophique et le symbole, l'institution des Girondins sur le plan français "Depuis début janvier, six matchs perdus sur huit! Vous etes à Bordeaux, pas à Sedan, ici vous etes payés pour gagner des matchs. J'en ai plein le c...!" laissant du coup les joueurs dubitatifs, rarement secoués sous l'ère Gillot.
Cette gueulante de Francis Gillot ne vient pas au hasard, elle est le résultat de pleins de facteurs avec bien entendu le problème du comportement des joueurs comme cité plus haut mais le mal est plus profond que cela. En effet, Gillot est sensiblement agacé par le manque de moyens dont il dispose pour construire son effectif devant depuis 3 ans bricoler selon les départs. Départs souvent non compensés, crise oblige, éternelle soupe froide servie par le Président Triaud plus actif pour dénoncer les affaires monégasques que pour s'occuper correctement de son club et pourtant soutenu par le principal "actionnaire" des Girondins, Nicolas de Tavernost directeur général de M6 ne se servant des Girondins que pour s'introduire dans le commerce juteux des droits télévisuels liés au football. Rempli de bonnes intentions à son arrivée à Bordeaux, voulant tourner le jeu girondin vers l'offensive, Francis Gillot est tombé dans un véritable piège perdant peu à peu l'espoir d'un Bordeaux à son image comme il a pu le faire à Lens et Sochaux.
De départ en départ et de radineries en radineries le club des Girondins est tombé dans une spirale négative n'ayant plus de cap et plus aucun semblant d'ambition au grand désarroi de Gillot qui devra encore bricoler l'an prochain mettant une fois de plus de l'eau dans son vin...

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