D1 Féminine, l'heure du bilan
- Le 03/01/2016
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Un titre de champion qui risque d'être plus disputé que les saisons précédentes avec trois équipes encore dans le coup, huit formations à la lutte pour le maintien et Juvisy pour qui la fin de saison risque d'être longue. En ce début d'année 2016, il est l'heure de faire les bilans à neuf rencontres de l'issue de la D1 Féminine.
Photo : France 3
Lyon remportera t-il son dixième titre de Champion de France consécutif au mois de mai ? Si nous ne pouvons répondre à cette question avec certitude, on peut néanmoins penser que les rhodaniennes sont indéniablement les grandes favorites à leur propre succession.
Ce fameux dixième titre, auquel les lyonnaises faisaient déjà allusion après l'obtention de leur dernier couronnement. Ce fameux chiffre 10 qui rendrait historique l'hégémonie de l'OL sur le territoire. Une première partie de saison quasi parfaite. Au terme des dix premiers matchs, Lyon a tout (r)emporté sur son passage ne laissant aucun espoir à ses adversaires : 10 victoires, 59 buts marqués et un seul encaissé. Et cerise sur le gâteau, une cinglante claque envoyée au PSG avec un 5-0 ne souffrant d'aucune contestation. En clôture des matchs allers, un déplacement à Montpellier où les joueuses de Gérard Prêcheur ont perdu leurs premiers points de la saison. Et les premiers depuis... janvier 2014 en championnat. Un premier "accroc" (0-0) face à son principal adversaire du début de saison et première "déception". Qui n'altérera pas la confiance du groupe qui enchaînera par la suite deux victoires avant la trêve (8-1 face à Saint-Maur et 10-0 face à Nîmes Métropole). Qualifiée pour les quarts de finale de Ligue des Champions (contre le Slavia Prague) et première de la D1F, tout va bien dans la Capitale des Gaules. Pour le moment.
Oui, pour le moment, car le Montpellier HSC de Jean-Louis Saez a prouvé qu'il avait des arguments à faire valoir. Deuxième à deux points des lyonnaises, le MHSC n'est pas là par hasard. Les héraultais, grâce à un recrutement malin (Andressa Alves Da Silva, Marie-Charlotte Léger ou encore Marion Romanelli), ont sur allier la jeunesse à l'expérience des ses anciens cadres comme la Capitaine Kelly Gadéa pour propulser à nouveau le club de la paillade sur le devant de la scène française. En attestent ses matchs nuls 0-0 face aux deux ogres de la D1F, le PSG et l'OL en déployant un rideau défensif redoutable, premier atout de Montpellier. Le déplacement à Lyon lors de la dernière journée du championnat pourrait se jouer pour du beurre. Mais si les montpelliéraines maintiennent leur niveau et tiennent le coup physiquement, ce dernier round dans le Rhône pourrait revêtir le costume de "finale" du Championnat de France. Et avec, pourquoi pas, une consécration 11 ans après leur dernier titre. Mais avant tout, l'objectif principal pour Montpellier est de retrouver l'Europe et la Ligue des champions. Pour parvenir à ses fins, il faudra confirmer cette belle première partie de saison le 17 janvier avec la réception du PSG.
Un PSG poussif et suffisant à qui on pourrait réclamer bien plus de sa part et qui reste pourtant bien placé en embuscade avec seulement trois points de retard sur le leader. Tout reste donc encore jouable pour les parisiennes. Qualifié en quart de finale de la Ligue des Champions (face au FC Barcelone), Paris reste sur neuf succès consécutifs en D1 et peut encore rêver d'un premier titre national. Mais les parisiennes traînent comme un boulet le revers subi face à Lyon (0-5) en début de championnat. Un revers qu'elles vont avoir l'occasion d'effacer à la reprise du championnat puisque Laure Boulleau et ses coéquipières vont enchaîner deux rencontres cruciales pour leur avenir : tout d'abord avec un déplacement dans l'Hérault pour affronter Montpellier et enfin, avec la réception de Lyon 15 jours plus tard. Un virage à 180 degrés qui pourrait totalement redistribuer les cartes dans la course au titre. En tout cas, il faudra compter sur les parisiennes après une trêve qui leur aura certainement fait le plus grand bien.
Avec une avance conséquente sur le cinquième (+ 12 points) mais avec 6 points de retard sur le PSG, troisième, Gaëtane Thiney et son équipe de Juvisy vont vivre une fin de saison bien moins palpitante que leurs adversaires. Facilement sorties vainqueurs de leurs rencontres face à ses poursuivants, le bas blesse face aux trois équipes de tête avec trois défaites à la clé face à Lyon, Montpellier et le PSG pour les juvisiennes. Une nouvelle saison dans une cruelle (et sévère ?) indifférence pour Juvisy qui va peut-être voir une dixième saison s'achever sans glaner le moindre titre. Et une quatrième loin de toute compétition européenne. Avec une défense plus solide que les saisons précédentes mais une attaque bien moins prolifique, la Juv' 91 peut-elle prétendre à mieux ? Il faudra compter sur la Coupe de France cette année pour continuer à vibrer dans l'Essonne.
Dans le bas du classement, la lutte s'annonce âpre également. Les carottes semblent cuites pour Nîmes Métropole qui a perdu 11 de ses 13 premiers matchs et Saint-Maur pour qui sa seule victoire a été obtenue face à ces mêmes nîmoises. On aurait pu en attendre plus des saint-mauriennes qui avaient terminé championnes de D2 la saison dernière avec 22 victoires en 22 matchs de championnat et que les observateurs voyaient plus haut dans le classement. Pour Nîmes, ses bonnes prestations et ses bonnes intentions, notamment face à Montpellier (courte défaite 1-0) et Soyaux (0-0), n'ont pu gommer les défaillances défensives et la naïveté offensive qu'on fait preuve les gardoises. La Roche-sur-Yon et Guingamp, avec 23 points chacun et un goal-average quasi similaire, se tirent la bourre pour ne pas se voir signifier une relégation en D2 à l'issue de la saison. Guingamp, après un exercice 2014-15 incroyable avec une belle cinquième place obtenue, n'est pas parvenu à confirmer cette année. De leur côté, les yonnaises, promues cette saison en D1, s'accrochent tant bien que mal et peut toujours croire en une issue favorable mais l'expérience de leurs homologues bretonnes pourraient avoir raison de leurs bonnes volontés.
Pour Soyaux, Saint-Etienne, Rodez et Albi, il faudra cravacher jusqu'au bout. Leur matelas sur la zone des relégables est relativement mince (+ 5 points) et l'irrégularité chronique de ces équipes pourraient être fatale à l'une d'entre elles en bout de course. Ces quatre formations devront se montrer impitoyables face à leur poursuivants pour obtenir rapidement leur maintien en D1. Un maintien qui devrait se jouer et s'obtenir aux alentours de 42 ou 43 points cette saison, preuve que rien n'est fait et que tout le monde peut encore se sauver. Et tout le monde peut descendre.
Stéphane Morio pour Total-futbol
Crédits photos : mhscfoot.com et France 3