Ce Real Madrid semble inarrêtable...

(Photo The Telegraph)

Des départs importants et un début très poussif

Comme chaque saison, le Real est très actif pendant la période des transferts. Perez n'hésite pas à recruter des joueurs à prix d'or. On l'a vu l'année dernière avec Gareth Bale, cette fois-ci rebelote avec celui qui s'est révélé au yeux du monde entier : James Rodriguez. Le meilleur buteur de la Coupe du monde 2014 débarque dans le club qu'il a toujours aimé après une pige dans un monastère euh... à Monaco pardon. 80M pour le petit prodige. Navas et Toni Kroos complètent les arrivées. Le premier est là pour attendre le départ de Casillas l'an prochain. Quant au second, fraîchement champion du monde, il n'avait toujours pas trouvé d'accord avec le Bayern pour prolonger son contrat. Il n'en fallait pas plus à Perez pour lui mettre le grappin dessus. Seulement voilà, le Real Madrid va devoir se séparer de plusieurs joueurs dont deux en particulier: Angel Di Maria, l'un des hommes forts du succès madrilène l'an passé. Repositionné au coeur du jeu, il a su exploser cette saison et écoeurer toutes les défenses adverses. Sa vista, son coup de rein, son pied gauche, sa percussion ainsi que ses 4 poumons ont fait de lui l'un des joueurs les plus importants et des plus convoités. Finaliste malheureux de la Coupe du monde qu'il n'a pas pu disputer suite à une blessure en quart de finale face à la Belgique, El Fideo a vécu une saison pleine. Pour des soucis d'argent selon Perez et de confiance selon Di Maria, l'Argentin est parti à Manchester United qui a mis 75M pour s'attacher ses services. Galactique!
Le second gros départ est parvenu beaucoup plus tard et c'est le Basque Xabi Alonso qui a décidé de dire bye bye à la Casa Blanca pour tenter l'aventure munichoise. Le cerveau ou El maestro comme on l'appelle a voulu changer d'air laissant Ancelotti dans l'embarras quand on sait que la saison dernière, c'est le retour de Xabi à la compétition qui a commencé à rééquilibrer l'équipe.

"Que des numéros 10 dans ma team"

" Si t'es pas numéro 10 au Real, t'es la banane du siècle", c'est ce que doivent se dire Khedira et Illarramendi, les seuls joueurs à vocation défensive. L'Allemand est un joueur box to box ayant une grosse activité mais n'est pas un 6 de métier, il a d'ailleurs commencé sa carrière en 10 et y a joué à Stuttgart. Quand au jeune Illarramendi, acheté pour presque 40M à la Real Sociedad, il semble avoir un mental proche d'un gamin qu'on envoie au front sans armes. Sacré casse-tête pour Ancelotti qui décide en supercoupe d'Europe d'aligner James, Modric et Kroos ensemble. L'Allemand prend le rôle de Xabi Alonso (pas encore parti mais suspendu). Le Real Madrid l'emporte 2 à 0 facilement sans forcer. Seulement 4 matchs vont tout remettre en cause. Les 3 matchs contre l'Atletico Madrid et le match contre la Real Sociedad. Dans leur double confrontation en supercoupe d'Espagne, jamais le Real Madrid n'a su sembler dominer son sujet faisant un nul à domicile et perdant à Vincente Calderon 1 à 0. Puis arrive le match à la Real Sociedad. En 15 minutes, le Real Madrid mène 2 à 0. On se dit que ça va dérouler et effectivement on ne s'est pas trompé....du moins on ne s'attendait pas à ce que la Sociedad fasse vivre l'enfer au Real qui finira la rencontre par une défaite de 4 à 2. Carlo n'est pas content, les joueurs tel que Kroos semblent perdus sur le terrain et personne ne fait les efforts nécessaires pour récupérer la balle. Khedira étant blessé, Ancelotti fait confiance à son équipe type et finit par perdre à domicile face à l'Atletico en championnat cette fois-ci.

Puis arriva la trêve internationale. Beaucoup de bruit, de gens qui commencent à dire que les départs de Di Maria et Xabi Alonso ont fait très mal à ce Real Madrid qui voit le Barça le reléguer à 6 points de la première place. Carlo tentera-t-il Illarramendi ? Que nenni, Ancelotti fait confiance à ses hommes mais décide de jouer en 4 4 2. Ce système lui permet d'avoir une meilleure assise défensive. Seulement il va obliger les joueurs à mettre la main au panier comme on dit, les obligeant à gratter tous les ballons, à gêner la construction adverse, à presser en équipe. Le Real Madrid retrouve des couleurs, CR7 pète les scores, Benzema n'a jamais semblé aussi fort. L'entente entre les deux hommes est d'ailleurs magique. Quand à Bale, il semble en manque de confiance et sa blessure n'arrangera rien. Heureusement, le banc madrilène n'est pas en reste et Isco attend son heure patiemment et l'a fait savoir dans la presse. Le jeune prodige espagnol transforme ses paroles en acte et livre des prestations abouties tant sur le plan défensif qu'offensif.

Une ligne de 4 au milieu composée de James, Modric, Kroos et Isco

Autant vous dire qu'à première vue, tout le monde pensait que face à des cadors, soit Ancelotti musclerait son milieu, soit il sombrerait. Pas du tout. La preuve. Démonstration sur la pelouse de Levante. Mais les deux victoires les plus significatives de ce changement sont celles à Anfield et contre le Barça. Si les Catalans ont été dangereux durant 30 minutes, c'est bien le Real qui a dominé les débats, pouvant même nourrir le regret de n'avoir mis que 3 buts tant les occasions étaient madrilènes surtout en seconde période. La force d'Ancelotti, savoir s'adapter et faire avec ce qu'il a, transformant un Real résolument offensif en une machine de guerre. Là où certains y voient une faiblesse de ne jamais s'opposer aux choix de son président, l'Italien, lui, préfère rester calme, éviter les conflits et se réfugier dans le travail. Aujourd'hui le Real Madrid est premier, le Barça ayant enregistré une nouvelle défaite à domicile.

CR7 passe encore un cap. Benzema aussi

Si statistiquement le Portugais est devant tout le monde, il ne faut pas s'arrêter à cela et voir Cristiano Ronaldo comme un simple buteur. Au contraire, cette saison CR7 a plus de liberté. Il se balade sur tout le front de l'attaque et son pote "Rim-K" se régale. L'inverse est vrai aussi. Car aujourd'hui, celui qui regarde le Real Madrid voit un Cristiano plus épanoui que jamais et plus collectif que tout. Après sa déclaration d'amour à Benzema dans la presse, le Portugais cherche à faire marquer ses partenaires et doit avoir à son actif 3 à 4 "key pass" par match. Contre Grenade ce week end, il a servi parfaitement ses coéquipiers qui ont vendangé devant le but comme Carvajal après une magnifique action collective où CR7 sert l'Espagnol d'une talonade. Le latéral madrilène enverra cette balle dans les nuages.... un gâchis un peu comme si vous finissiez éjaculateur précoce le temps d'une nuit avec Jessica Alba. Mais tranquille, Karim is in da place et la talonnade de CR7 cette fois finit au fond des filets.

Si ce Real Madrid marche sur l'eau, on peut se poser plusieurs questions: le retour de Bale va-t-il améliorer ou desservir le jeu du Real Madrid ? Le jeune Isco, dont les prestations sont éblouissantes, acceptera-t-il le banc aussi facilement ? Le prix de Bale ainsi que ses buts décisifs lui donnent du crédit. Sauf qu'en ce début de saison, c'est plus un joueur "tout droit" qu'un génie capable de bonifier le collectif . Autres questions que l'on peut se poser : le Real Madrid tiendra-t-il à ce rythme ? Les efforts demandés sont importants et surtout il faudra faire tourner car si demain Kroos ou Modric se blessent, personne n'a le profil pour les remplacer au coeur du jeu. Espérons pour Carlo que tout se passe bien car actuellement, ce Real-là semble le seul capable d'être son propre successeur... Comment, vous avez dit Bayern?