[Asian Cup 2015] : le tirage au sort effectué

Le tirage au sort de l'Asian Cup 2015, qui se tiendra en Australie du 9 au 31 janvier 2015, a été effectué le mercredi 26 mars. 

La hiérarchie asiatique semble inébranlable. Sur les quinze qualifiés connus pour cette nouvelle édition de la Coupe d'Asie, quatorze étaient présents lors de la mouture précédente, en 2011 au Qatar, qui a vu le Japon enlever sa quatrième couronne continentale. Dans ce cercle très fermé de l'élite asiatique, seul l'Oman de Paul Le Guen a réussi à s'inviter, en lieu et place d'une Syrie que d'autres problèmes bien plus importants que le football occupent désormais. 

Le dernier qualifié sera, lui, un participant un peu spécial, puisqu'il s'agira du vainqueur de l'AFC Challenge Cup 2014, qui réunit seulement des nations de niveau très faible, pour leur donner la chance de participer elles aussi à un tournoi d'envergure. En 2011, c'est l'Inde qui avait remporté ce tournoi de qualification. Cette fois, les équipes engagées sont les Maldives (en tant que pays hôte), le Turkménistan, les Philippines, la Palestine, le Kyrgyzstan, l'Afghanistan, le Laos et Myanmar. 

Concernant le tirage au sort, le groupe le plus relevé sera bien entendu le A, puisqu'il réunit deux qualifiés pour la Coupe du monde 2014, l'Australie et la Corée du sud, qui ont terminé respectivement aux deuxième et troisième place lors de l'édition précedente. Si l'Australie peine encore à trouver une relève aux Tim Cahill, Harry Kewell ou encore Mark Schwarzer, elle pourra toutefois s'appuyer sur un soutien sans faille de son public en tant que pays hôte, alors que la Corée du sud devrait compter sur un groupe de jeunes joueurs très prometteurs incarnés par Son Heung-Min (Bayer Leverkusen), Ji Dong-Won (futur Borussia Dortmund), ainsi que des revanchards tels Park Chu-Young, qui vient juste de retrouver la sélection après une longue traversée du désert à Arsenal. Derrière ces deux poids lourds du continent, l'Oman de Paul le Guen et son illustre gardien Al Habsi (Wigan) ne devrait pas faire plus qu'illusion, tout comme le Koweit et son entraîneur Jorvan Vieira, qui avait emmené l'Irak à la victoire lors de la Coupe d'Asie 2007.

Le groupe B s'annonce comme le plus homogène du tournoi. Les quatre équipes devraient se livrer une rude bataille et chacune peut, sans doute, espérer accrocher une place en quarts de finale. Depuis quelques années, l'Ouzbékistan de Odil Ahmedov (Anzhi Makhachkala), demi-finaliste en 2011, s'affirme comme l'étoile montante du football asiatique, et si elle a pour le moment toujours raté la marche décisive pour se qualifier en Coupe du monde, elle est aujourd'hui une équipe à prendre très au sérieux, et qui semble soumise à un bel avenir, comme le prouvent ses résultats dans les sélections de jeunes, où elle atteint régulièrement les 1/8èmes ou quarts de finale de Coupe du monde U17 et U20. Derrière cette équipe, l'Arabie Saoudite se veut une nation historique pour avoir gagné la Coupe d'Asie trois fois et s'être hissé en 1/8èmes de finale du mondial 1994. Cette sélection est en net déclin depuis quelques années (élimination au premier tour de la Coupe d'Asie 2011, même pas présent au dernier tour de qualifications pour la Coupe du monde 2014) mais vient de réussir un sursaut en se qualifiant brillamment pour cette Coupe d'Asie 2015 après avoir dominé l'Irak et la Chine dans sa poule. La Chine d'Alain Perrin, justement, ne sait pas trop où elle en est. Eliminée au premier tour de l'édition précédente, même pas qualifiée pour le dernier tour de qualification au mondial 2014, elle enchaîne les résultats minables et déçoit sans cesse, alors que, paradoxalement, ses clubs richissimes pointent au sommet de la hiérarchie continentale grâce à ses stars étrangères. Quant à la Corée du nord, cette équipe rugeuse, agressive voire brutale, surtout quand l'adversaire se nomme Japon ou Corée du sud, elle n'a plus vraiment brillé depuis sa participation surprise au mondial 2010, mais reste une formation accrocheuse, capable de faire suer sang et eau n'importe quel adversaire lorsqu'elle est dans un bon jour. Sans compter que les joueurs utilisent parfois des recours illicites pour améliorer leurs performances...

Dans le groupe C, si l'Iran de Carlos Queiroz, classé première nation asiatique au classement FIFA actuel, et qui jouera le mondial brésilien, tient son rang, il devrait finir en tête sans problème. C'est derrière que la lutte pour la deuxième place s'annonce âpre entre le Qatar de Djamel Belmadi, les Emirats Arabes Unis et le Bahrein. Le pays hôte de la Coupe du monde 2022 affiche toutefois plus de certitudes, puisqu'il était le seul de ces trois pays à être présent au dernier tour de qualification au mondial 2014. 

C'est dans la dernière poule qu'a été versé le grand favori de la compétition, vainqueur de l'édition précédente : le Japon. Avec des stars comme Shinji Kagawa (Manchester United), Keisuke Honda (Milan AC), Yuto Nagatomo (Inter Milan) ou encore Atsuto Uchida (Schalke 04), ainsi qu'un entraîneur chevronné en la personne d'Alberto Zaccheroni, dont on ignore toutefois s'il poursuivra l'aventure après le mondial, le Japon semble encore et toujours le mieux armé pour se succéder à lui-même. Facilement qualifiée pour la Coupe du monde 2014, cette équipe dont la plupart des joueurs évoluent ensemble depuis trois ans, est aujourd'hui parfaitement rôdée. Les bons résultats acquis face aux grandes nations du football (victoire 0-1 en France, victoire 2-3 en Belgique, match nul 2-2 face au Pays-Bas, prestation XXL lors de la défaite 4-3 face à l'Italie en Coupe des confédérations) confirme son statut de meilleure équipe actuelle en Asie. Attention toutefois au relâchement ! Cette équipe, lorsqu'elle n'est pas concernée, est capable d'aller perdre en Serbie (2-0) et en Biélorussie (1-0) en montrant un visage très terne... Sa réussite dans ce groupe ne dépendra donc que d'elle, même s'il faudra se méfier de la Jordanie et de l'Irak. Si les jordaniens ont volé en éclats lors du barrage inter-continental pour la Coupe du monde face à l'Uruguay (0-5 puis 0-0), elle reste une équipe teigneuse et coriace, avec des joueurs particulièrement dévoués. L'Irak, quant à lui, doit enfin tourner la page de sa génération dorée incarnée par Younis Mahmoud, vainqueure de la Coupe d'Asie 2007 et quatrième des Jeux Olympiques 2004 à Athènes. Il y a de quoi reconstruire une équipe compétitive, sachant que l'Irak a récemment atteint les demi-finales du mondial U20 et remporté la Coupe d'Asie U22 cette année. Enfin, le vainqueur de l'AFC Challenge Cup 2014, quel qu'il soit, devrait subir trois véritables corrections... 

Quelques réactions :

Groupe A

Ange Postecoglu, sélectionneur de l'Australie : << On peut se créer des moments très spéciaux et se forger son propre héritage lorsqu'on remporte un tournoi à domicile. Chaque adversaire du groupe doit être respecté. L'avantage dans un groupe difficile comme le notre, c'est que, si nous en sortons, nous pouvons être sûrs que l'on sera un concurrent sérieux lors des prochains tours. >>

Hong Myung-Bo, sélectionneur de la Corée du sud : << Comme prévu, le groupe sera difficile, et nous aurons un adversaire coriace. Je crois que nous avons besoin d'une meilleure tactique pour jouer face au pays hôte, mais je dois aussi préparer notre plan de jeu face aux deux autres opposants. Nous sommes une équipe jeune. Nous avons la chance d'explorer d'autres footballs lors de la Coupe du monde, alors je crois que nous avons une chance de faire un très bon résultat dans cette Coupe d'Asie. >> 

Jorvan Vieira, sélectionneur du Koweit : << Je ne vois pas pourquoi les journalistes s'inquiètent et parlent du groupe le plus difficile. Tous les groupes sont difficiles. En football, c'est la réalité du terrain qui compte, pas celle des statistiques. Je vais bien étudier nos adversaires à partir de maintenant. >>

Groupe B

Mirjalal Kasimov, sélectionneur de l'Ouzbékistan : << Je suis plutôt satisfait. L'objectif principal est de se qualifier pour les quarts et je pense que l'on peut le faire. Nous avons réussi une très belle Coupe d'Asie 2011, je pense qu'on peut le refaire. >>

Juan Ramon Lopez Caro, sélectionneur de l'Arabie Saoudite : << On sait que chaque match sera difficile. Nos adversaire ont tous une belle qualité de jeu et une bonne défense. Nous devrons jouer à un haut niveau pour obtenir un bon résultat. L'important sera de bien se préparer pour chaque match. >>

Alain Perrin, sélectionneur de la Chine : << Nous attendons beaucoup de fans en Australie, ce sera un peu comme si l'on jouait à la maison. Le premier match est très important puisqu'on jouera l'Arabie Saoudite, l'adversaire le plus dangereux selon moi. >>

Groupe C

Carlos Queiroz, sélectionneur de l'Iran : << Le football est une histoire de pression, on a toujours la pression de devoir gagner le prochain match. Je suis sûr que la Coupe du monde va bien nous préparer, nous engrangerons de l'expérience et nous serons plus forts au moment de débuter cette Coupe d'Asie. >>

Groupe D

Hiromi Hara, secrétaire général de la fédération japonaise de football : << Nous avons joué l'Irak et la Jordanie lors des qualifications au mondial, et chaque match fut difficile. On s'attend donc à la même chose cette fois. Nous allons essayer de retrouver l'Australie en finale. >>

Younis Mahmoud, capitaine de l'Irak : << Je pense que l'Irak est une très grosse équipe en Asie. Peu importe la ville où nous jouons, ce n'est pas un problème, nous devons faire un bon travail lors de cette Coupe d'Asie. >> 

Asian Cup 2015 Australie

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