Allemagne - Argentine : L'affiche et l'histoire qui va avec

     La pelouse du stade Aztéca de Mexico se souviendra longuement de cette finale épique qu'a offerte l'édition 1986 de la Coupe du Monde. 114580 spectateurs pour un stade ayant une capacité de 105094 places. Nous sommes le 29 juin 1986 dans la capitale mexicaine, et l'Allemagne de l'Ouest, grande favorite du tournoi, affronte une Argentine suprenante au fil des rencontres.

 

 

    L'Albiceleste aligna des joueurs ayant chamboulé les grands championnats européens comme Daniel Passarella (ancien capitaine de l'équipe vainqueur de 1978) évoluant à la Fiorentina, mais aussi un Jorge Burruchaga bien connu en France, Jorge Valdano l'avant centre du Real Madridet biensûr la star Diego Armando Maradona, brassard de capitaine autour du bras. La sélection favorite, nos voisins d'outre-Rhin, quant elle, possède une équipe semblable à celle de la Coupe du Monde 1982, à savoir le gardien kamikaze Harald Schumacher, le milieu latéral Felix Magath, ainsi que le capitaine vieux de 95 sélections : Karl Heinz Rummenigge. Le latéral légendaire Andréas Brehme du FC Kaiserslautern est également présent ainsi que le buteur charismatique de cette sélection, j'ai nommé, Rudi Völler.

   L'arbitre de la rencontre, après les hymnes émotionnels des deux nations, siffle le début de l'Histoire. Les argentins provoquent les germaniques, dominant toutes les occasions potables d'entrée de match. Nous sommes tout juste à la vingt-troisième minute de jeu et, un défenseur allemand commet une faute à la limite de la surface de réparation. Dans un mouvement de foule, tout les coéquipiers de Maradona, y compris les défenseurs centraux, sont conviés à cette occasion. Le milieu de Nantes, Jorge Burruchaga, de son numéro sept, adresse un coup franc indirect, et trouve la tête de José Brown, sautant plus haut que tout les autres, surprenant un Schumacher un peu trop avancé dans sa zone...l'Argentine mène alors au score. Voilà deux équipes neutralisées à la mi-temps. Maradona virvolte encore et toujours, sous cette chaleur d'été, pour conserver cet avantage. Et puis ,à la cinquante cinquième minute, après une démonstration footballistique remarquable des compères de El Pibe De Oro, Valdano part seul, balle au pied, servit par son capitaine, et d'une frappe, il trompe le gardien du FC Cologne; l'avance est désormais confortable. L'Allemagne, connue pour se sortir victorieuse des dominations, réagit, sur corner. Le leader allemand Rummenigge trompe le portier argentin Nery Pumpido d'une reprise de vollée, il était temps! L'Argentine qui se voyait déjà championne du monde serre les dents. Il faut attendre seulement huit minutes pour voir la troupe allemande sourire, car, Rudi Völler, l'un des  meilleur attaquant de l'Histoire du football allemand, envoit le ballon d'une reprise de la tête, entre les gants du gardien de l'Albiceleste. Coup de théâtre, l'Allemagne égalise à neuf minutes de la fin du temps réglementaire. Carlos Billardo, le sélectionneur sud-américain motive ses troupes pour cette bataille finale : sa brilliante sélection enchaîne les passes, les eventuelles solutions, et seulement trois minutes après la réponse allemande, un numéro sept argentin part seul depuis le rond central, la pression sur le dos et la fierté dans ses jambes. Le défenseur Ditmar Jakobs tente de le stopper mais en vain : Jorge Burruchaga frappe à l'opposé, de son pied droit, et Schumacher ne peut que regarder le ballon s'éloignant au fond des filets.

   Les supporters argentins envahissent la pelouse, entourant le symbole argentin "El Pibe De Oro" portant le trophée de la gloire. C'est avec six passes décisives et cinq buts inscrits que Diego Maradona devient le meilleur joueur de cette compétition ainsi que l'idole d'une génération future de footballeurs.

NE SERAIT CE PAS MAGNIFIQUE UNE REVANCHE QUATRE ANS PLUS TARD?

   "ITALIA '90", l'Allemagne se hisse encore une fois en finale. D'abord première de son groupe avec deux victoires et un match nul, elle arrive à vaincre les Pays-Bas deux buts à un, pour ensuite battre dignement la Tchécoslovaquie grace à un penalty du capitaine Löthar Matthäus en quart de finale et enfin se qualifier pour la finale après une séance de tirs au but, brisant ainsi le rêve des anglais.

  Les argentins quant à eux, toujours menés par le chef Maradona, alors trentenaire, subissent une pression monumentale dès les phases de poules. Ils en sortent troisième après une défaite surprise face au Cameroun (car encore à cette époque, les trois premiers des groupes étaient qualifiés pour la suite). En huitième de finale, ils tombent sur une équipe du Brésil post-Zico, et réussissent à gagner seulement un but à zéro. L'Albiceleste n'est pas tirée d'affaire! Une séance de tis au buts, dont un loupé de Maradona, face à la Yougoslavie, permet toutefois à cette équipe de se qualifier pour une demie finale à Naples face au pays hôte qui se finira encore une fois par une séance de tirs au but.

  La finale qui avait tant marqué les esprits quatre ans auparavant renaît : une équipe allemande talentueuse menée par Löthar Matthäus affronte alors les argentins dirigés par celui qui fut "El Pibe De Oro" : un Diego Maradona en baisse, au bonheur des supporters allemands. Cette finale s'annonce dure pour le milieu de Naples, l'hymne argentin est sifflé par la foule, il prononce alors des "Hijos de Puta" bien en vu des caméras. Le match commence et le numéro dix argentin ne fera pas comme en 1986, il est quasi transparent durant tout le match, prit au marquage par le mastodonte germanique Guido Buchwald. Durant tout le match, les deux équipes se neutralisent , mais une faute sur Rudi Völler dans la surface de l'Albiceleste offre la possibilité aux allemands d'avoir une vraie revanche. Andréas Brehme place son ballon, le regard vers les cages. Il adresse une frappe se dirigeant au ras du poteau à moins de cinq minutes du temps réglementaire.

  Un comble pour l'Argentine, Löthar Matthäus promu Ballon d'Or 1990, soulève la coupe et une troisième étoile se dessine alors sur l'emblème de cette sélection d'outre-Rhin. Une revanche pas très sanglante permet toutefois à l'Allemagne de devenir numéro un mondial. Un statut faisant satisfaire cette nation au passé difficile pendant longtemps. Maradona quant à lui, connaîtra une fin de carrière peu glorieuse entre alcool et addictions aux drogues, il fera deux matchs lors de l'édition 1994 ...sous cocaïne.  Par la suite il deviendra entraîneur de la sélection bleue et blanche, mais cette vocation se stoppera lors du quart de final de la Coupe du Monde 2010 face à l'Allemagne...victoire des rivaux de quatre buts à zéro. L'Argentine et l'Allemagne s'affronteront dimanche soir au Maracana encore une fois, en finale, cette affiche s'annonce déjà légendaire. Qui aura le dessus? L'avenir nous le dira.

 

Maradona Finale Allemagne WorldCup1986 Mexico 86 Italia90 Völler

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