Le football dans les tranchées : facteur de cohésion pendant la guerre

Quand les gens pensent à la Première guerre mondiale beaucoup d'entre eux évoquent directement les tranchées, les poilus, l'hygiène déplorable, la mort... Tant de choses que le soldat a vécu, subi, gardé au fond de soi. Rare étaient les divertissements au front, quelques parties de cartes, un peu de musique, trop peu pour se rappeler dans l'enfer de la guerre une quelconque cohésion sociale malgré la camaraderie.
Seulement au fil de la guerre, un sport venu d'Angleterre et ayant connu une certaine exportation quelques années avant le début du conflit fit son apparition sur le front. Son nom, le football.
A tout point de vue, il pouvait paraître fou de jouer au football au front vu l'espace qu'il faut pour le pratiquer et l'exposition réelle aux balles ennemies qu'il pouvait engendrer.
Cependant, ce sport amené au front par les Tommies de l'armée britannique intrigua de plus en plus les allemands qui ne comprenaient pas une telle prise de risques.
Pendant les trêves, les soldats britanniques jouaient souvent au football, pour garder le moral mais aussi et surtout car l'esprit du football était parfaitement ancré dans la société britannique. Les soldats pour la plupart d'origine populaire et ouvrière ne pouvait se passer du football, comme une drogue, comme la cigarette ou l'alcool, le football devient pour la plupart des soldats britanniques un élément indispensable de leur bon équilibre mental.
Sans organisation quelconque de la part du gouvernement et du roi George V, les troupes britanniques amenaient elles-mêmes leurs ballons ce qui vaudra le bon mot du général Jack disant qu'un britannique ne peut aller au front sans emporter avec lui un ballon ou sans l'énergie dde shooter dedans. Dans la logique du « people's game », le football et le peuple britannique ne faisait qu'un, populaire et football était lié.

Bientôt les difficultés de la guerre rapprocheront les soldats tout d'abord face aux élites militaires puis dans un soucis d'humanité, de fraternité. Dans de rares occasions, les ennemis se rencontrent dans le no man's land pour discuter, fumer, boire ensemble mais aussi pour taper dans le ballon sur un terrain de fortune entre les trous d'obus et la terre calcinée... Plus improvisées qu'autre chose, ces parties entre britanniques, allemands et français voyaient souvent les hommes du roi Georges V gagner dû fait du niveau tout d'abord mais aussi de l'état d'esprit lié au football dans la tête des britanniques, en effet tandis que les français ou les allemands voyaient là qu'un amusement malgré l'implantation progressive du football dans les sociétés française et allemande, les britanniques eux avaient déja une certaine pratique, un certain sens des règles tactiques et une certaine philosophie rendant la domination des britanniques sur ces matchs de fortune nette et claire.

La fièvre du football atteint même l'endroit le plus hostile qui soit, voyant les matchs entre britanniques et français provoquant tant d'enthousiasme et de cohésion entre soldats, un certain général français du nom de Philippe Pétain encouragea cette pratique et acheta des ballons pour chaque régiment, sans doute voyait-il là un moyen de remonter le moral de ses hommes et de trouver un divertissement de plus pour ceux qui sacrifiaient leurs vies pour la patrie.