Espagne-France analyse tactique.

Les compos :

Pour affronter ce qu'il considère comme « la meilleure équipe du monde » Didier Deschamps, craignant sûrement le potentiel offensif des espagnols et leur maîtrise technique, décide d'aligner une équipe tournée vers la défensive. Il densifie le milieu de terrain avec un trio composé de Gonalons devant la défense accompagné devant lui de Matuidi et Cabaye soit deux joueurs plus axé sur la récupération et un relayeur et donc aucun véritable milieu offensif.
Sur les cotés quatre contre-attaquants (Evra-Ribery à gauche et Debuchy-Menez à droite) associés à un attaquant qui aime décrocher, l'objectif est clair : le contre en s'appuyant sur Benzema.
Lloris au but et une charnière Koscielny-Sakho complètent le onze.

Lloris, Debuchy-Koscienly-Sakho-Evra, Gonalons-Matuidi-Cabaye, Menez-Ribery, Benzema.

De son coté l'Espagne sur de ses forces va suivre le chemin inverse et formé un groupe très offensif avec notamment un milieu surtechnique où Xabi Alonso est le seul milieu vraiment défensif, Iniesta et Xavi complétant le trio. En demandant en plus à Fabregas de jouer en pointe et en titularisant Jordi Alba en arrière gauche Del Bosque montre son intention de vouloir prendre le jeu à son compte.
Il fait évidement confiance à Casillas pour le poste de gardien de but et opte pour une paire inédite Busquets-Ramos en défense due à l'absence de Puyol avec Arbeloa sur leur droite.
Les côtés sont quand à eux occupés par Pedro et Silva (puis Cazorla après sa blessure prématurée).

Casillas, Arbeloa-Busquets-Ramos-Alba, Alonso-Xavi-Iniesta, Silva-Pedro, Fabregas.


Première mi-temps :

Ce que les compositions laissaient prévoir se vérifient et l'Espagne prend rapidement la possession du ballon en gagnant la bataille du milieu bien aidé par les décrochages de Silva et Fabregas.
Pour contenir cette domination les ailiers français jouent très bas, à la hauteur du milieu, pour empêcher un surnombre adverse dans l'entre jeu et limiter l'influence du Xavi et Iniesta. Gonalons évolue un cran plus bas pour couvrir et pour bloquer les passes vers Fabregas.
Mais Benzema défendant peu Xabi Alonso est laissé complètement libre et prend peu à peu le jeu à son compte avec l'aide de ses latéraux qui n'hésitent pas à monter. Sa qualité de passes et sa science de l'orientation de jeu et les montés fulgurantes de Jordi Alba permettent à la Roja d'acculer les français dans leurs derniers mètres en particulier par leur coté gauche avec le triangle Alba-Iniesta-Pedro. Le corner décisif viendra de ce côté là ainsi que l'action menant au pénalty.
Le ballon récupérer les français ont eux eu beaucoup de mal a trouvé des solutions se contentant le souvent soit de tenter de lancer Benzema en profondeur soit de faire la différence individuellement par Ribery ou Menez sur les cotés.

Deuxième mi-temps :

Si la seconde période commence comme a finit la première les choses vont rapidement évoluer grâce à la réaction de Didier Deschamps. Le remplacement de Gonalons pour Valbuena dix minutes après la pause va en effet tout changer : d'abord parce qu'évoluant plus haut que ses deux partenaires du milieux il va venir gêner Xabi Alonso et enfin le sortir de sa zone de confort et ensuite car il va apporter la solution entre les lignes et permettre à son équipe de vraiment profiter de la faiblesse défensive du milieu espagnol.
A partir de là les joueurs de la Roja vont avoir beaucoup plus de mal à trouver des solutions et vont perdre un nombre étonnant de ballon avec beaucoup de déchet dans leurs passes permettant à la France de se montrer de plus en plus présente offensivement.
Sissoko entre une dizaine de minutes après le marseillais à la place de Menez et va autant permettre de bloquer le coté gauche si dangereux des espagnols que d'apporter de la percussion en attaque.
Le but égalisateur en toute fin de match vient récompenser cette bonne deuxième mi-temps française, Juanfran rate son grand pont sur Evra, le contre est mené par Sissoko qui percute et lance Ribery couvert par le placement grossier de Ramos, la qualité d'appel de Giroud, entré à la place de Benzema, fera le reste.

Résultat :

Ce match match nul sonne finalement comme une victoire pour les français tant la situation à la mi-temps paraissait compliquée.
Mais la défense tricolore a bien tenu malgré du déchet à la relance en particulier Koscielny qui malgré sa faute presque ridicule qui entraine le pénalty s'est montré particulièrement bon dans son placement. Lloris quand a lui a rattrapé son erreur de main sur le but de Ramos en sauvant le pénalty puis en se plaçant parfaitement sur la double occasion espagnole juste avant la mi-temps. Matuidi s'est également montré très précieux à la récupération.
Après la mi-temps le coaching de Deschamps s'est montré très pertinent et a déstabiliser l'organisation ibérique.
Côté espagnol le choix de Del Bosque de mettre un milieu si léger défensivement s'est montré très périlleux en seconde mi-temps. Cette décision paraît étonnante quand Busquets est présent sur le terrain à un poste qui n'est pas le sien ce qui a en plus fragilisé la défense également alors qu'un certain Javi Martinez patientait sur le banc.
Le déséquilibre offensif du jeu de la Roja qui pend sur l'aile gauche a également été un problème pour passer le bloc français car il en devenait plus prévisible. Le triangle Alba-Iniesta-Pedro étant bien plus offensif que le triangle Arbeloa-Xavi-Silva : un arrière plus défensif, un milieu plus relayeur et un ailier qui se rapproche plus d'un meneur excentré que d'un attaquant.
La solution de mettre Fabregas seul en pointe quand Silva (puis Cazorla) décrochait beaucoup apporter du soutient au milieu et avec un milieu à trois sans joueur prenant beaucoup la profondeur s'est également montré peu fructueuse.

Espagne Giroud Deschamps France Analyse Tactique Match Ramos Compo Del Bosque

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Commentaires (1)

1. coyspace 24/10/2012

Cela m’énerve qu'il y est aucun commentaire sur ce très bon article, bien meilleur que les journalistes d'eurosport ou de l'équipe.
Vraiment je suis d'accord avec tout .
Il faudrait d'autres articles de ce niveau pour relever un peu le reste de la tambouille qu'on se paye habituellement.

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