Dortmund - Madrid, acte 1, clap de fin ?
- Le 25/04/2013
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La domination fut allemande. Ce match aller d’un match qui aurait dû être serrée c’est en fait révélé être un énorme massacre. La branlette espagnole était au rendez-vous.
Les compositions :
Diego López; Sergio Ramos, Pepe, Varane, Coentrao; Xabi Alonso, Khedira; Özil, Cristiano, Modric; Higuaín
Weidenfeller; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer; Bender, Gundogan; Götze, Reus, Kuba; Lewandowski
1ère mi-temps. Les allemands coupent les routes, les espagnols passent par les airs.
Lors de la première mi-temps, nous auront pu voir deux style différents s’opposer. L’un basé sur le sol, l’autre sur les longs ballons.
Tout sera conditionné par une seule chose durant cette première mi-temps : le pressing allemand. Le Borussia avait repéré la grosse faiblesse de ce Real version 2013 qui est leur manque de liant entre l’attaque et le milieu ; le Real pratiquant un 4-2-3-1 avec deux milieux qui ont des consignes défensives, Dortmund décida d’axer leur repli défensif sur tout le milieu adverse. Délaissant les défenseurs centraux, Lewandowski descendait très bas dans le but d’apporter un surnombre dans le repli et pour toujours couper ces fameuses lignes tellement importantes dans le foot. Le pressing de Dortmund s’appliquait entre la ligne Xabi Alonso – Khedira et la ligne Özil – Modric – Ronaldo coupant ainsi les passes latérales et verticales. Dans cette situation de détresse, Modric fut obligé de redescendre au niveau des deux milieux défensifs pour toucher le cuir, ainsi se dressait la véritable composition du Real ; un 4-3-3 coupé en deux, ce qui obligeait les madrilènes à abuser du jeu long. Si ce jeu long n’était pas un problème pour Higuian et Ronaldo qui pouvaient par leur jeu s’adapter à une tactique de profondeur, ce n’était pas le cas de Özil qui lui n’a aucune affinité avec le jeu long, surtout depuis l’aile. Özil aurait dû avoir un rôle d’ailier rentrant dans le centre du terrain mais la situation du jeu fit qu’Özil était tout simplement perdu sur le terrain.
De l’autre côté du terrain, le Borussia a pratiqué un jeu technique et rapide posant quelques problèmes à la défense madrilène. Globalement, le repli défensif madrilène était prévisible ; une défense basse, des ailiers qui se replacent à mi-hauteur sans pour autant prendre une part active à la reconquête du ballon, un Modric pratiquant un gros repli et deux milieux proches de la défense. Higuain, lui, pratiquant un énorme pressing sur les centraux était très important quand le dispositif de Mourinho, et cela a très bien marché durant le première période. Son but était de gêner le premier relanceur à passer trop vite la balle aux joueurs offensifs de Dortmund, son but était de gagner du temps, et accessoirement récupérer la balle, comme ce fut lors du 1-1. C’est ainsi que la défense madrilène a plutôt bien tenu en première mi-temps et a permis aux meringues de finir avec qu’un seul but concédé.
Néanmoins, Mourinho avait un gros point à modifier à la mi-temps : il fallait absolument qu’il remette un milieu offensif pour retrouver son assise dans le jeu court et ainsi enfin poser de vrais problèmes au Schwarz-Gelben. Pour arriver à ses fins, Mourinho avait deux solutions. 1) Faire rentrer Benzema à la place de Higuain car ses décrochage l’aurait permis de créer le surnombre au milieu. 2) Jouer dans une sorte de 4-3-2-1 avec un Özil recentré en meneur de jeu et un Ronaldo collé sur l’aile gauche.
2ème mi-temps. Rien ne va plus.
Lors de la 2ème mi-temps, Mourinho va opter dans un premier temps pour la deuxième solution. Il va donc demander à Özil de jouer un rôle plus central et à Modric de jouer un double rôle qui était de soit rester au niveau de Xabi Alonso ou bien soit de dézoner et d’aller prendre l’aile droite. La tactique a plutôt bien marché, mais deux problèmes dans le 11 du Mou’ vont petit à petit lui faire perdre le match de façon inattendue. Higuain et Modric seront clairement les points faibles de cette deuxième mi-temps à cause du gros abatage qu’ils ont dû fournir. L’argentin lui est tout simplement épuisé, et son pressing à outrance commencera à grandement baisser en intensité au fil des minutes. Ce premier problème aura pour conséquence de faciliter la relance des jaunes et noirs qui pourront alors plus facilement filer vers l’avant, et c’est là qu’ils sont dangereux. Modric, lui, si le problème de pressing est le même, son rôle était plus important, il avait pour rôle de bloquer les transmissions verticales et ainsi obliger les allemands à tourner autour du pot sans pouvoir y rentrer, ce qu’il fit très bien en première mi-temps ; ce qu’il fit beaucoup moins bien en deuxième. Rentrant alors avec facilité dans les 30 mètres, Reus et tous ses copains à l’aisance technique presque arrogante se sont fait plaisir, laissant l’arrière-garde madrilène sans défense ils ont eu le temps de leur en mettre trois, en toute décontraction. On peut aussi noter un Xabi Alonso très peu inspiré tant offensivement que défensivement et un Khedira en mode petit poucet.
Pour dire vrai, le Real n’aura vraiment existé que 10 minutes durant le deuxième période. À la 70ème, Benzema entre pour Higuain, et le français va tout chambouler et enfin offrir des actions au Real. Le seul vrai défaut de cette défense allemande était leur vitesse et leur réactivité dans les petits espaces, pourtant le Real s’est beaucoup entêté à passer pas les ailes (en première mi-temps comme en deuxième) pour tenter de les battre… La rentrée de Benzema et ses excellents décrochages vont dérouter la défense allemande qui va beaucoup faire l’erreur de suivre Benzema dans ses décrochages et ainsi ne laisser qu’un seul défenseur central face à Özil, Ronaldo et Modric. ENFIN le Real était en supériorité numérique dans les petits espaces, et enfin elle faisait mal à cette défense, notamment grâce à des passes dans la verticalité. Sans pour autant marquer, ils réussiront à se créer des occasions et sont passés à deux doigts de relancer la machine. Il suffisait d’un seul but.
Mais Klopp a bien vu les problèmes qu’était en train de poser Benzema, alors il a tout simplement appuyé sur Mute en faisant rentrer Kehl à la place de Kuba. La composition du real Madrid étant plus centrale, il a réagi en conséquence en faisant rentrer un milieu défensif/défenseur central pour bloquer le surnombre apporté par Benzema. À ce moment-là on jouait la 80ème, il y avait déjà 4-1 et le match était plié. Le Borussia avait maitrisé son sujet, Klopp venait de montrer qu’il était un grand.
Les allemands de la Ruhr ont donc surclassé la capitale espagnole, ils ne leurs ont pas laissé grand-chose, tant tactiquement que techniquement. Surtout tactiquement quand-même. Néanmoins tout n’est pas perdu, le piste Benzema est pour moi un espoir de qualification si bien utilisé par le technicien portugais.