Chronique :Liverpool-Chelsea 2-2
- Le 21/04/2013
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Les compositions :
Liverpool :Reina, Johnson, Agger, Carragher, Enrique, Lucas, Gerrard, Henderson, Downing, Coutinho, Suarez
Chelsea :
Cech, Azpilicueta, Ivanovic, Luiz, Bertrand, Mikel, Ramires, Oscar, Mata, Hasard, Torres
Liverpool commencera le match dans un 433, voir même un 4123, Gerrard et Henderson se positionnant devant Lucas Leiva.Chelsea, au contraire, évolue dans son 4231 habituel, s'appuiant offensivement sur l'extrême liberté laissée à Mata, Oscar et Hasard.
Dès le coup d'envoi, il apparaît que les deux équipes éprouvent de réelles difficultés pour construire leur jeu malgré la faible qualité du pressing de part et d'autre, et les pertes de balles sont extrêmement nombreuses. Dans leur 4231, Chelsea est largement pénalisé par le manque de disponibilité et de technique de passe de sa paire Ramires-Mikel :Oscar, Mata et Hasard sont trop rarement trouvés par cet entre-jeu qui souffre de son manque de créativité. On pourrait imaginer que Chelsea compenserait cela en utilisant la qualité technique de David Luiz pour relancer mais le brésilien passe plutôt son temps à balancer devant sans succès sur Torres.
Au final la solution est presque toujours trouvé soit par les côtés, avec les latéraux(notamment Bertrand) qui prennent l'espace derrière la première ligne défensive de Liverpool, soit par des ballons récupérés assez haut sur des erreurs grossière des Reds. Cependant, les quelques fois ou les blues ont réussi à remonter le ballon, ils ont su exploiter la qualité individuelle de Mata, Oscar et Hasard, doués dans les enchainements, ainsi que les montées de Ramires qui apporte régulièrement des solutions venant de derrière. La création est possible dans cet espace du terrain malgré le manque de réelle organisation tactique dans les mouvements.
Du côté de liverpool, c'est plutôt le contraire :Une fois la balle récupérée, les deux défenseurs centraux s'écartent et Lucas Leiva s'intercale entre les deux, permettant à Agger et Carragher de trouver des espaces qu'ils exploitent en montant balle au pied, tandis que les latéraux montent en se mettant à peu près sur la même ligne que les deux autres milieux, Henderson et Gerrard. Cependant, dans cette zone, les reds éprouvent des difficultés à créer des décalages dans l'axe :Les deux anglais jouent trop proche, trop sur la même ligne pour réussir à trouver des passes vers l'avant, peu aidés en cela par le mauvais match de Suarez. La solution, comme pour Chelsea, viens généralement des côtés :Les deux ailiers trouvent des appels verticaux à offrir aux latéraux derrière eux, notamment Downing qui sort régulièrement du marquage de Bertrand, et peuvent compter ensuite pour finir l'action sur les déplacements vers l'avant d'Henderson et Gerrard, et ceux de Suarez dans la surface.
Le but de Chelsea arrivera, sans trop de surprise, par un fait de jeu :Sur un corner bien frappé par Mata, Oscar, laissé seul au premier poteau, place une belle tête dans la lucarne de Reina.
En seconde mi-temps, Rodgers dans son audace habituelle sort Coutinho pour Daniel Sturridge, modifiant largement son schéma :Gerrard redescend d'un cran pour former un 4231 aux côtés de Lucas, Henderson s'excentre à gauche, le nouvel entrant se positionne en pointe tandis que Suarez recule pour être derrière lui. De plus, prétendant sans doute à mieux utiliser son côté fort de la première mi-temps tout en appuyant sur les faiblesses défensives de Bertrand, il fait très largement basculer son jeu à droite, notamment en positionnant Gerrard axe droit dans le 4231 et en lui demandant sans surprise de se projeter beaucoup plus vers l'avant que Lucas.
Principale conséquence de ces changements :Suarez, libéré par l'arrivée de Sturridge à même d'offrir des solutions de finition, gagne en liberté et propose davantage entre les lignes que ne le faisait Henderson notamment, profitant pour cela des espaces offerts par un Downing très proche de la ligne de touche. Une fois balle au pied, ce dernier peut s'appuier sur les montées de Gerrard mais aussi sur les mouvements vers la droite de Suarez ou Sturridge, qui lui permettent de rentrer dans l'axe avec la balle et de chercher des dernières passes ou des points d'appuis au sein de la défense centrale.
L'égalisation de liverpool viendra d'une erreur de placement de Bertrand :Downing part dans son dos, est servi par Johnson, trouve Suarez derrière lui qui profite de l'excellent appel de Sturridge pour lui adresser une passe splendide.
Malheureusement l'Uruguayen ne se distinguera pas toujours d'aussi belle manière, et, quelques minutes plus tard, causera d'une main idiote un pénalty transformé par Hasard, avant de mordre de manière scandaleuse l'épaule d'Ivanovic, sans que l'arbitre ne le remarque.
Chelsea, fort de son avantage(acquis une fois de plus sur un fait de jeu), redescend d'un cran, laisse la balle à Liverpool et se déploie en contre, profitant pour cela notamment des retour à l'intérieur d'Hasard et Mata, et des percussions du premier. Le mode d'attaque de Liverpool sur la seconde mi-temps montre quelques fois ses limites et son côté rudimentaire, même s'ils s'illustrent encore une fois par des balles longues dans le dos de la défense en se créant une occasion par Shelvey suite à un bon déplacement de Daniel Sturridge.
Constatant sans doute cela, Rodgers tente de faire basculer davantage le jeu sur le côté gauche occupé par un Henderson inexistant, et sort Downing pour Shelvey, à qui il demande beaucoup(tout comme à Sturridge) d'aller animer ce couloir. Cela reste néanmoins insuffisant et malgré leur maîtrise du cuir les Reds ont des difficultés à se créer des occasions. A la toute fin des arrêts de jeux cependant tout bascule : Sturridge s'excentre côté droit tandis que Suarez prend l'espace dans l'axe, et est trouvé par l'anglais d'un centre somptueux. L'Uruguayen n'a plus qu'à pousser la balle de la tête pour permettre à Liverpool d'égaliser une nouvelle fois.
Bilan :
Dans un match qu'ils auront très peu maîtrisé(ce qui est peu étonnant au vu de leurs faiblesses dans l'entre-jeu), Chelsea à surtout existé offensivement sur des faits de jeux et grâce à leur qualité individuelle. Liverpool, eux, auront su trouver des réponses collectives, bien que rudimentaires, à leurs difficultés, et ce notamment grâce à l'audace et au bon coaching de Rodgers, et évidemment l'excellente entrée de Sturridge.
Le match s'est principalement joué, surtout en seconde mi-temps, sur le côté droit de Liverpool :Azpilicueta, auteur d'un très bon match, gênera bien plus Henderson(très moyen aujourd'hui par ailleurs) que ne l'aura fait Bertrand à gauche avec Downing, tandis que Luiz qui évoluait axe gauche, aura plusieurs fois été pris dans son dos, au contraire d'un Ivanovic très serein. Comprenant parfaitement cet enjeu, Brendan Rodgers s'est efforcé, par petite touche(le repositionnement de Gerrard axe droit, la consigne à Sturridge d'aller occuper le couloir droit pour offrir plus de libertés à Downing), d'appuier sur ce couloir, avant de tenter de rééquilibrer son équipe lorsque Chelsea à reculé.
Ce résultat, bon pour aucune des deux équipes, arrange largement Tottenham, victorieux de Manchester city quelques heures plus tôt.