Chronique :Arsenal-Norwich 3-1
- Le 14/04/2013
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Après 3victoires d’affilés en championnat, Arsenal se devait de confirmer sa bonne forme au moment d’attaquer une semaine difficile, avec la réception d’Everton et un déplacement compliqué à Fullham, en commençant par affronter une équipe qui leur avait posé de nombreux problèmes lors de leurs dernières confrontations.
Pas mal de changements dans l’équipe d’Arsenal pour ce matchs :Si ils enregistrent les absences de Rosicky(blessé) et Mertesacker(suspendu), on peut néanmoins noter le retour de Gibbs et de Jack Wilshere.
Norwich, quant à eux, doivent composer sans Wes Hoolahan.
Les compositions :
Arsenal :
Fabiansky, Gibbs, Vermaelen, Koscielny, Sagna, Arteta, Ramsey, Cazorla, Wilshere, Gervinho, Giroud.
Norwich :
Bunn, Turner, Bassong, Martin, Howson, Johnson, Tettey, Kamara, Holt, Snodgrass
Arsène Wenger reconduit donc son 4231 des derniers matchs, remplaçant, au poste de numéro 10, Thomas Rosicky par Wilshere à peine revenu de blessure, et accordant une nouvelle fois sa confiance à Gervinho ainsi qu’a Fabiansky dans les buts. On notera également la présence de deux absents des derniers matchs qui ont la possibilité de regagner leur place :Gibbs et Vermaelen.
Le match débute sur des bonnes bases avec une nette domination d’Arsenal, qui pour une fois pratique un vrai pressing de qualité, encouragé en cela par les qualités intéressante dans ce domaine de Gervinho ou Wilshere, et même de Ramsey qui n’hésite pas à monter très haut pour gêner les relances des canaries. Arteta, sans surprise, se situe derrière cette sorte de première ligne défensive et fait valoir ses qualités dans la couverture, lui permettant de gratter beaucoup de ballons en protégeant la défense. A la récupération, le jeu est plus rapide et efficace qu’a l’accoutumé, malgré quelques bémols évidents :Entre les lignes, Wilshere se situe très mal, souvent trop haut, et se montre pratiquement introuvable, gênant la continuité des actions. Si Sagna offre quelques solutions intéressantes dans la construction du jeu sur le côté droit, adressant notamment un très beau centre pour la tête de Giroud qui finira sur la barre, Gibbs quant à lui se montre trop timide dans la construction du jeu, n’offrant des solutions de qualités que dans la profondeur, en fin d’action, et le couloir gauche manque d’une occupation réelle lors des nombreux décrochages de Cazorla, obligé d’aller beaucoup proposer dans l’axe pour compenser les errements de Wilshere.
Au bout d’une demi-heure néanmoins, l’intensité du pressing se tarit largement, les ballons sont récupérés moins haut et Arsenal peut commencer à regretter ses occasions manqués, notamment par Gervinho et Giroud. Derrière cependant, ils se montrent solide, déjà au milieu grâce à l’activité de Ramsey et Arteta, ensuite dans les duels, la charnière centrale les remportant presque toujours face à Holt.
Après la pause, Arsenal continue sur les mêmes bases, en se créant quelques occasions, notamment une reprise de volée de Wilshere dans la surface contrée de justesse par un défenseur de Norwich. Cependant, à la 56ème minute, stupeur dans les gradins de l’Emirates :Suite à une faute discutable de Kieran Gibbs sur le côté droit, Turner, laissé seul par une faute grossière de marquage de Sagna, reprend victorieusement un coup-franc de Snodgrass de la tête, offrant le premier but du match à Norwich…sur leur premier tir.
Sans attendre beaucoup après le but, Arsène Wenger, conscient de l’obligation de prendre les trois points, procède à deux changements :Wilshere et Gervinho laissent leur place à Podolski et Walcott. Cazorla se replace donc dans l’axe du milieu au poste de Wilshere, tandis que les deux nouveaux entrants occupent les deux couloirs.
Après quelques minutes d’apathies suivant le but, lors desquels Norwich parviendra à se créer quelques petites occasions, les londoniens se reprennent en main :Podolski, servi dans la surface par une belle remise de la poitrine de Giroud suite à un centre de Gibbs, envoie une reprise de volée s’écraser sur la barre de Bunn. La deuxième barre du match et plusieurs occasions de buts gâchés, rien ne semble sourire à Arsenal.
Suite à ça, Arsène Wenger réorganise légèrement son équipe :Chamberlain remplace Sagna, l’anglais se positionnant ainsi au milieu de terrain, à côté d’Arteta, tandis que Ramsey occupera tout le couloir droit, chargé de jouer très haut et excentré afin de permettre à Walcott de jouer presque comme un second 9 aux côtés de Giroud. Le manager alsacien n’hésite donc pas à exposer son équipe aux contres adverses puisque Kieran Gibbs aussi monte de plus en plus, laissant seulement les deux défenseurs centraux et dans une moindre mesure Arteta en couverture.
Le résultat se montre néanmoins payant quelques minutes plus tard, à la 85ème minute :Suite à un corner qui ne semblait pourtant pas évident, Giroud est tiré par le maillot dans la surface, entrainant un pénalty bien transformé par Arteta. Au bout de seulement deux minutes supplémentaires, Arsenal renverse la vapeur :Chamberlain, profitant d’un placement grossier du milieu de terrain de Norwich, transperce ce dernier balle au pied, s’appuie sur Podolski dans la surface, et, légèrement excentré à gauche, ajuste un centre à ras de terre pour Giroud qui, en taclant, pousse le ballon au fond des filets :2-1. Dans les arrêts de jeux, Arsenal confirmera même cette victoire par un but de Podolski, suite une fois de plus à un arbitrage discutable.
Les gunners s’impose donc pour la 5ème fois consécutive toutes compétitions confondues, engrangeant beaucoup de confiance par ce retournement de situation très stressant pour les supporters. Si Arsenal confirme sa bonne forme, non seulement au niveau comptable mais également au niveau du jeu, qui aura ait de réels progrès ces derniers temps, il reste néanmoins beaucoup de points inquiétant :Une fois de plus après les matchs face à Sunderland et WBA, les gunners se seront mis tout seuls en difficultés, par des erreurs défensives(cartons rouge lors des deux matchs précédemment cités) ou un trop grand nombre d’occasion gâchés.
D’autre part, les choix d’Arsène Wenger restent pour certains très discutables et même difficiles à comprendre :Dans ce 4231(qui, au passage, a montré bien plus de succès que l’espèce de 433 voir de 4123 du début de saison), pourquoi faire jouer Ramsey aussi bas et Wilshere aussi haut ? Malgré que son déchet technique du jour puisse être attribuable à son retour de blessure, l’anglais aura une nouvelle fois montré ses limites évidentes à ce poste de numéro 10, notamment un mal fou à se situer, un affreux manque de disponibilité et même des choix de passes très discutable. A côté de ça, Aaron Ramsey, dont la montée en puissance joue pourtant un grand rôle dans la bonne fin de saison des gunners, semble encore non seulement bridé par son poste de relayeur(qui lui ôte en partie la possibilité de faire parler son sens du but et son acuité de déplacement), mais en plus déséquilibrer l’équipe de par son manque de rigueur tactique et de qualités défensives.
De même, on peut interroger le manque de confiance accordés aux jeunes Chamberlain et Jenkinson, pourtant auteurs récemment de très bonnes performances, mais qui souffrent de manière inconsidéré de la concurrence de Gervinho et Bakary Sagna, qui ne sont pourtant pas exempt de tout reproches.
Sur ce match contre Norwich, d’un point de vue individuel, on notera la très belle forme de Cazorla, sans doute l’homme du match, qui aura presque reproduit sa performance du match à Sunderland :Disponible, intelligent dans ses choix de passe et plein de précision technique, il a réussi avec brio à compenser les absences de Wilshere dans l’entre-jeu. Ramsey et Arteta poursuivent également sur leurs lancés, en ayant globalement régné sur l’entre-jeu, bien que le gallois ait été auteur de plusieurs mauvais choix.
La défense, excepté quelques fautes de placement de Vermaelen et Gibbs sans trop de conséquence, aura été globalement solide, tandis que le milieu et l’attaque auront souffert des prestations mitigés(voir catastrophique pour l’anglais) de Wilshere, Gervinho et Giroud. Le second, intéressant dans ses mouvements et offrant de la mobilité et de la profondeur à une équipe qui en manquait beaucoup avant sa réintégration dans le 11, utile également dans le pressing, aura toutefois été responsable de bien trop de mauvais choix et de gâchis, tant pour finir les actions que pour les construire. Le Français, quant à lui, aura alterné le très bon et le mauvais, avec autant de remises ratés que de déplacement intelligent, de solutions proposés ou de passes faisant avancer le jeu.
Les entrants, quant à eux, excepté Chamberlain qui aura eu peu de temps pour s’exprimer, n’auront rien apporté malgré leur implication sur les deux derniers buts, sclérosant comme à leur habitude le jeu de l’équipe par leurs mauvais déplacements et leurs limites techniques.
Le retour de blessure de Rosicky, la concurrence de certains joueurs(Gervinho et Chamberlain, Sagna et Jenkinson, Gibbs et Monreal) et la réorganisation de l’équipe dans une optique plus équilibrée pourraient permettre à l’équipe d’Arsène Wenger d’améliorer encore la qualité de son jeu et sa domination sur les matchs, et d’accrocher sans trop de soucis une place en ligue des champions. Sans cela, pourtant, des victoires dans la douleur sont encore à envisager. Des victoires ou des défaites…